samedi, novembre 16, 2024
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NIGER. Deux morts dans de nouveaux heurts sur la route du convoi français au Sahel, selon un bilan officiel

Un convoi militaire français se rendant à Gao, au Mali, déjà bloqué plusieurs jours par des manifestations au Burkina Faso, a de nouveau été pris à partie samedi à Téra, dans l’ouest nigérien, où des heurts ont fait deux morts, selon le gouvernement nigérien.

« Dans la matinée de ce samedi, le convoi de la Force française Barkhane sous escorte de la gendarmerie nationale en route pour le Mali, a été bloqué par des manifestants très violents à Téra, région de Tillabéri, où elle a passé la nuit », selon un communiqué du ministère nigérien de l’Intérieur.

Il ajoute, sans préciser s’il fait référence à la gendarmerie ou à la force Barkhane, que « dans sa tentative de se dégager elle a fait usage de la force ». « Malheureusement on déplore la mort de deux personnes et 18 blessés, dont onze graves. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie et situer les responsabilités », a-t-il ajouté.

Le maire de Téra, Hama Mamoudou, qui était à Niamey au moment des manifestations visant le convoi français, avait plus tôt affirmé à l’AFP que les heurts avaient fait « 3 morts et 18 blessés », reconnaissant ensuite s’être trompé sur le nombre de morts.

Selon l’état-major de l’armée française, « aucun soldat français n’a été blessé », mais « deux conducteurs civils du convoi ont été blessés par des pierres et des camions civils endommagés », a précisé à l’AFP son porte-parole, le colonel Pascal Ianni.

« Le convoi s’est arrêté hier soir à Téra. Ce matin, quand ils ont voulu reprendre leur progression vers Niamey (à 200 km de là, ndr), ils ont été arrêtés par un millier de manifestants et un groupe violent parmi eux a tenté de s’emparer des camions », a détaillé le porte-parole.

« Les forces de sécurité nigériennes étaient sur place et ont réussi à maintenir les manifestants à distance du convoi avec des gaz lacrymogènes », a-t-il expliqué. Mais après un moment de calme, « vers 10H30, la tension est remontée chez le millier de manifestants. Les gendarmes nigériens et les soldats français ont effectué des tirs de sommation », a poursuivi le porte-parole.

Le convoi a finalement pu quitter Téra à la mi-journée et reprendre sa progression vers Niamey. « Nous prenons toutes les précautions pour sécuriser le convoi et éviter les tensions », a assuré le colonel Ianni, en démentant fermement de « fausses informations » circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles l’armée française aurait tué des dizaines de civils nigériens à Téra. 

Le convoi de près d’une centaine de véhicules avait déjà été bloqué au Burkina pendant plus d’une semaine à la suite de manifestations anti-françaises. Après des négociations avec les organisateurs de ces manifestations, il avait pu reprendre sa route pour le Niger où il est arrivé vendredi.

Les critiques à l’égard de la présence militaire française se multiplient au Niger, au Mali et au Burkina Faso.

A son entrée en territoire burkinabè la semaine dernière, le convoi avait d’abord été ralenti dans sa progression par des manifestants à Bobo Dioulasso (sud-ouest), dans la capitale Ouagadougou (centre) puis à Kaya, à une centaine de km au nord-est de la capitale. Quatre manifestants avaient été blessés par balle dans des circonstances indéterminées.

Plusieurs manifestants accusaient les soldats français de transporter des armes pour les groupes jihadistes qui terrorisent depuis des années plusieurs pays du Sahel et sont combattus sur le terrain par l’armée française dans le cadre de l’opération Barkhane.

Dans ce contexte tendu, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a exprimé vendredi soir sa « reconnaissance » envers la France dont il a salué « les sacrifices » dans les pays du Sahel.  

Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire de lutte contre les jihadistes au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en prévoyant de réduire ses effectifs dans la région d’ici 2023 à 2.500-3.000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd’hui. (Afp)

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