La Russie a accusé jeudi l’Ukraine d’avoir déplacé des pièces d’artillerie lourde vers la ligne de front des combats avec les séparatistes pro-russes et de ne pas s’engager dans un processus de paix, marquant une nouvelle escalade dans la rhétorique hostile envers Kiev.
Les remarques émanant du porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères n’ont traduit aucune volonté de Moscou de modérer ses critiques à l’égard de l’Ukraine, malgré un entretien téléphonique de deux heures cette semaine entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Joe Biden.
« Les négociations sur une résolution pacifique ont pratiquement atteint une impasse », a déclaré Maria Zakharova aux journalistes, faisant référence au conflit qui oppose les forces ukrainiennes et séparatistes depuis sept ans dans la région du Donbass à l’est du pays.
« Avec le soutien des pays de l’Otan qui injectent des armes dans le pays, Kiev renforce son contingent sur la ligne de contact dans le Donbass », a indiqué le fil Twitter du ministère, citant Maria Zakharova.
Cette dernière a dit que l’Ukraine ne faisait qu' »imiter » le processus de respect de ses obligations dans le cadre des accords de Minsk signés en 2014 et 2015 destinés à mettre fin au conflit.
Il n’y a pas eu de réponse immédiate du côté ukrainien. Kiev dément les accusations russes selon lesquelles le pays envisage de reprendre des territoires par la force. Le président Volodymyr Zelenskiy a déclaré cette semaine qu’il avait bon espoir de parvenir à un nouvel accord de cessez-le-feu.
Le chef des forces armées russes Valery Gerasimov, cité par les agences de presse du pays, a dit aux attachés militaires étrangers que la situation dans l’est de l’Ukraine s’aggravait et que Kiev en était responsable.
« Des livraisons d’hélicoptères, de véhicules aériens sans pilote et d’avions à l’Ukraine poussent les autorités ukrainiennes à prendre des mesures brusques et dangereuses », a-t-il commenté.
« Toute provocation par les autorités ukrainiennes par le biais d’un règlement forcé des problèmes au Donbass sera réprimé ». (Reuters)
