Le Cameroun se prépare à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations de football. Mais si la perspective de voir de nombreux visiteurs arriver fait le bonheur de certains commerçants, ce n’est pas le cas des « sauveteurs » de l’avenue Kennedy de Yaoundé. Le maire de la capitale a demandé à ces vendeurs à la sauvette du centre-ville de quitter leurs trottoirs habituels pour regagner un marché « en dur ».
Depuis que Adamo Yaya ne peut plus vendre et réparer ses montres sur l’avenue Kennedy comme avant, les affaires ne sont pas bonnes : « On ne peut pas être contents sans argent. Pour pouvoir voir le match, il faut de l’argent, même pour acheter une bière ou le jus ou s’asseoir et voir les amis, causer, rire et supporter (ton) équipe… On pensait qu’au départ, la CAN n’allait pas nous nuire, et que quand les étrangers vont venir, nous faire un peu de la recette. Mais on nous chasse, on va avoir de l’argent comment ? »
À côté de lui, même amertume pour Stéphane qui vend des tee-shirts et n’a rien gagné depuis trois jours : « La CAN ne nous sert à rien et ils n’ont même pas recruté les jeunes de la rue pour qu’ils puissent gagner quelque chose, c’est-à-dire un petit emploi dans le déroulement de la CAN. »
Des voies trop encombrées, selon la mairie
À la mairie du 1er arrondissement de Yaoundé, le troisième adjoint, Daniel Nomo Menyé rappelle que Yaoundé souffre d’un encombrement de la voie publique : « Il est donc normal qu’on essaye de sensibiliser. Ce que nous faisons maintenant, (pour) toutes ces populations dont l’activité est importante, (c’est) de les sensibiliser à comprendre le bien-fondé de se mettre à des endroits qui leur seront indiqués le moment venu. Et laisser la circulation fluide pour que les joueurs, les étrangers, et même les spectateurs, les nationaux, puissent facilement accéder au stade. »
Les « sauveteurs » sont appelés à déménager au marché Ongola, mais plusieurs disent que les frais de location des boxes sont trop élevés pour eux. (rfi.fr)