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Santé. Le Ghana en mode e-pharmacie

La digitalisation du secteur pharmaceutique a pour but de faciliter l’accès aux médicaments, en termes de prix et de disponibilité, et d’éviter les contrefaçons.

C’est une première en Afrique subsaharienne, selon les autorités ghanéennes. Elles ont officiellement lancé le 22 décembre 2021 leur projet d’e-Pharmacy (e-pharmacie). Opérationnelle en 2022, selon un communiqué de la présidence ghanéenne, la plateforme digitale réunira toutes les pharmacies du pays. La démarche est censée permettre de lutter contre « la prolifération de faux médicaments, car il y aura un lien avec la base de données de la Food and Drugs Authority (qui approuve la mise sur le marché des produits pharmaceutiques, NDLR) », de « contrôler » les opérations des officines qui n’ont pas de licence, de « réduire les disparités dans le coût des médicaments et (de) s’attaquer à certains des principaux problèmes administratifs et de livraison » auxquels sont confrontées les pharmacies, a déclaré le vice-président ghanéen, le Dr Mahamudu Bawumia.

En d’autres termes, a résumé ce dernier dans un tweet, e-Pharmacy permettra aux Ghanéens « d’accéder aux médicaments prescrits de manière pratique et rentable » et « d’éviter les faux médicaments« .

Un téléphone mobile pour obtenir ses médicaments

La version pilote du projet réunit actuellement « 45 pharmacies », a déclaré le Dr Mahamudu Bawumia le 22 décembre dernier. Les Ghanéens, soient plus de trente millions de personnes, pourront bientôt télécharger leur ordonnance grâce à leur téléphone mobile, repérer les officines les plus proches de chez eux, choisir celle qui leur propose les meilleurs prix, commander et recevoir les médicaments à domicile. Une petite révolution quand on sait qu’acheter ses médicaments, parfois obtenus au prix fort, peut relever de l’expédition. « Il est décourageant de voir les gens passer autant de temps à se déplacer d’une pharmacie à l’autre à la recherche de médicaments », regrettait le vice-président ghanéen lors du lancement de la plateforme.

e-Pharmacy permettra aussi de limiter les abus de médicaments, notamment pour des produits comme le tramadol. L’addiction à cet anti-douleur, qui ne figure pas dans la liste des substances contrôlées dans le pays et dont l’usage est largement détourné, est devenue un fléau. Les Ghanéens l’utilisent pour être sexuellement endurants, pour rester éveillés de longues heures et être performants au travail ou simplement comme une drogue. Pour ce médicament, l’usager recevra un « code unique » par SMS pour sa prescription quand il utilisera e-Pharmacy.

Outre l’impact sur la santé publique, la digitalisation des pharmacies ghanéennes a aussi une dimension économique. Selon le Dr Bawumia, le commerce électronique de médicaments « vaut environ 81 milliards de dollars aujourd’hui et il devrait croître pour atteindre 244 milliards d’ici 2027 ». Avec e-Pharmacy, « le Ghana fera partie de cette nouvelle économie numérique pharmaceutique », espère le vice-président qui a cité l’exemple de l’Inde. L’expérience de ce pays montre « que la pharmacie électronique nationale est susceptible d’augmenter les ventes de produits pharmaceutiques de 100 à 200%. Il s’agit donc d’un projet gagnant-gagnant pour tous », a-t-il conclu. (FranceInfo)

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