La municipalité d’Abobo et les ferrailleurs ont du mal à s’entendre. Les autorités ont repris ce mardi 5 janvier le déguerpissement de la casse d’Anador qui empiète sur la voie express Abobo-Adjamé. Une nécessité d’assainissement pour la mairie. Si les ferrailleurs comprennent cette volonté de dégager la voie rapide, ils estiment que le nombre de boutiques prévues pour les relocaliser à N’dotré n’est pas suffisant. Reportage de Guillaume Thibault.
Ras-le-bol des riverains, embouteillages sans fin. Le dossier de la casse d’Anador n’est pas nouveau. En octobre dernier, la zone a été évacuée, mais certains ferrailleurs sont revenus.
S’il comprend la volonté d’assainir la ville, Aboubacar Diallo, président de l’association des ferrailleurs de Côte d’Ivoire (Aferci), demande donc un délai pour trouver des solutions pérennes : « C’est depuis 2002 que les ferrailleurs occupent cet espace. Nous participons au développement d’Abobo. Si on nous dit qu’il faut déguerpir pour donner une bonne image d’Abobo, nous sommes partants. Nous épousons l’idée de Mme la Maire. Ce que nous demandons à la maire, c’est : « Comment est-ce que les ferrailleurs d’Abobo qui sont très nombreux – nous nous estimons à 15 000 acteurs – pourront occuper ces 2 000 magasins ? » La maire pourrait nous accorder un délai de répit pour pouvoir déplacer facilement dans la zone qu’il faudrait que nous occupons. »
Plus le temps de discuter pour la mairie
Pour la mairie, le temps des discussions est terminé. Siaka Kone, troisième adjoint estime que tout a été fait pour appuyer les ferrailleurs. C’est ainsi un message de fermeté qui est adressé à la corporation.
« Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour eux. Abobo, c’est une ville de solidarité. Nous les avons accueillis au début de la crise. Depuis des années, nous les avons rencontrés, nous leur avons suffisamment expliqué. Maintenant, l’Aferci nous demande de repousser, mais ce n’est pas possible puisqu’on a pris tout le temps. »
La Mairie rappelle que l’espace dégagé au niveau de la casse d’Anador doit notamment permettre la construction d’un échangeur et du futur centre hospitalier d’Abobo. (rfi.fr)