Fière de sa politique « zéro covid » menée d’une main de fer depuis le début de la pandémie à Wuhan, la Chine semble plus en difficulté face au variant Omicron, alors que les JO arrivent.
Une demi-douzaine de villes touchées par des cas de variant Omicron du Covid-19. Dont Tianjin à 100 km seulement de la capitale chinoise. Le tout alors que la flamme olympique des Jeux d’hiver doit s’allumer à Pékin le 4 février 2022. Le défi est majeur pour les autorités chinoises.
Après les Jeux d’été à Tokyo et les polémiques sur la diffusion du virus – en l’occurrence alors le variant Delta –, si les Chinois parviennent à organiser les Jeux en contrôlant la circulation du virus, ce sera une médaille d’or de plus et ils ne manqueront pas de s’en vanter, souligne dans le New York Times Yanzhong Huang, directeur du Département international d’études de Santé de l’université américaine de Seton Hall dans le New Jersey.
20 millions de personnes confinées
La recette du « zéro covid », avec confinement radical de mégapoles de plus de dix millions d’habitants pendant des semaines, tests répétés de la totalité de leur population, fermeture des frontières, semble, jusque-là, avoir réussi au pays d’où est partie la pandémie, à Wuhan en janvier 2020.
Avec un taux de vaccination, au Sinovac, de 85 %, la Chine annonçait jeudi 13 janvier 124 nouveaux cas non importés – dont 76 dans la province du Henan et 41 à Tianjin. En tout, il n’y aurait que 3 460 malades pour 1,4 milliard de Chinois, et, depuis le début de la pandémie, 104 379 cas et 4 636 morts.
Pour autant, les autorités confinent, partiellement ou totalement, plus de 20 millions de personnes.
Xi’an, 13 millions d’habitants, au centre ouest du pays, est devenue ville fermée à la mi-décembre. Sa population a interdiction de sortir de chez elle. Et a été testée en totalité à plusieurs reprises. C’est le cas également de plusieurs autres villes dans le Henan.
Tianjin, ville portuaire de 14 millions d’habitants, est à son tour touchée. Plutôt qu’un confinement total, les autorités y ont isolé plusieurs résidences et universités, et l’ont coupée du reste du pays. Les personnes souhaitant quitter la cité doivent présenter un test négatif et avoir obtenu une permission spéciale. Les habitants ont été testés en totalité pour la deuxième fois mercredi. Et priés d’aller attendre chez eux les résultats, avant d’être autorisés à ressortir.
Les vaccinés étroitement contrôlés
Pour les Jeux, athlètes, délégations, médias seront en « circuit fermé » dans des hôtels, sites et véhicules dédiés, ont prévu les autorités. Les sites seront barricadés. Toute personne non vaccinée devra faire une quarantaine de vingt et un jours en isolement tandis que les vaccinés seront tout de même très étroitement contrôlés.
Il faudra aussi trois semaines de quarantaine pour tout Chinois avant de quitter « la bulle ». En cas d’accident de circulation avec un véhicule olympique, les témoins devront attendre l’arrivée de secours dûment équipés pour éviter la contamination… ambiance. Les billets pour assister aux épreuves n’ont pas encore été mis en vente. Possible que des épreuves à huis clos se profilent.
Les Jeux seront peut-être le premier véritable test de la méthode chinoise », déclare le Dr Vineeta Bal, immunologiste indien, à l’Associated Press. Comme le virus ne s’est pas massivement propagé, les seules défenses immunitaires de la population, pour ce variant trois à quatre fois plus contagieux, sont celles du vaccin, souligne-t-il.
Qu’importe la menace virale, ou le boycott diplomatique initié par les Américains, la Chine est prête, clame, imperturbable, le président Xi Jinping, en visitant les sites olympiques. Pas certain que cela suffise. (OuestFrance)
