La Cour suprême du Kenya a commencé mardi à examiner un projet de révision constitutionnelle controversé, au coeur du jeu politique depuis plusieurs années dans ce pays d’Afrique de l’Est qui tiendra le 9 août ses élections présidentielle et législatives.
Le gouvernement a fait appel devant la plus haute juridiction du pays de deux décisions de justice qui ont bloqué ce texte qui prévoit de modifier le régime présidentiel actuel. Baptisée Building Bridges Initiative (BBI), cette révision prévoit notamment de créer de nouveaux postes dans l’exécutif (un Premier ministre, deux vice-Premiers ministres, un leader de l’opposition) et d’augmenter le nombre de parlementaires (de 290 à 360). Selon le président sortant Uhuru Kenyatta, à l’origine de ce projet, cette ouverture du pouvoir permettrait de diluer la règle du « vainqueur rafle tout », qu’il considère comme la cause des conflits post-électoraux qu’a connu le Kenya.
Mais le texte, adopté par le Parlement en mai et qui devait être soumis à referendum, a été porté devant la justice par ses détracteurs. Un tribunal, puis une cour d’appel ont jugé que le président n’avait pas constitutionnellement le droit d’initier un tel processus.
La justice a également estimé que Kenyatta pouvait être poursuivi au civil pour avoir lancé illégalement ce processus. Les audiences devant la Cour suprême sont prévues jusqu’à jeudi. Les juges feront alors connaître la date de leur décision.;…(Africa Radio)