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La rencontre diplomatique en toute discrétion de la FRANCE et de la CHINE

Depuis deux ans, la Chine s’est considérablement refermée sur elle-même. Elle a institué des précautions drastiques pour se prémunir contre toute reprise de la pandémie de Covid-19. En même temps, l’autoritarisme du régime s’est fortement renforcé. Mais les rendez-vous mis en place depuis quelques décennies avec certains pays n’ont pas été annulés.

Au contraire, ils sont maintenus par le pouvoir chinois qui y trouve une possibilité de parler avec le reste du monde. C’est ainsi que, le 13 janvier, s’est tenue la vingt-deuxième édition du dialogue stratégique Chine-France. Cette journée était co-présidée par Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, et Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du président Macron. Au préalable, Pékin avait indiqué espérer que «cette visite renforce la confiance politique mutuelle, approfondisse la coopération pratique à tous les niveaux et contribue à la croissance saine et stable de la Chine et de la France».

Ce rendez-vous annuel avait été créé en 2001, sous la présidence de Jacques Chirac. Il s’agissait alors d’approfondir les liens entre la France et la Chine qui venait d’adhérer à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Depuis, les conseillers diplomatiques qui se sont succédé à l’Élysée ont chacun rencontré un haut responsable des Affaires étrangères chinois, tantôt en France, tantôt en Chine. Cette année, la réunion a eu lieu à Wuxi. À une centaine de kilomètres de Shanghai, cette ville de 6 millions d’habitants est construite sur les bords du lac Tai Hu et abrite depuis longtemps une importante industrie de la soie. Sans doute n’était-il pas envisageable de tenir cette rencontre à Pékin. Depuis que l’épidémie de Covid-19 s’est répandue dans le monde, la capitale chinoise évite autant que possible les contacts venus de l’étranger.

«Des partenaires de haut niveau»

Le 13 janvier, Emmanuel Bonne arrive donc à Wuxi. En visioconférence depuis Pékin, Wang Qishan, l’un des vice-présidents chinois, commence par lui dire: «La Chine espère que la France pourra jouer un rôle positif en guidant l’Union européenne afin de maintenir une compréhension correcte de la Chine et de développer les relations et la coopération avec la Chine de manière indépendante.» Manifestement, le dirigeant chinois prend en compte le fait que la France assure depuis le 1er janvier la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne. Wang Qishan tient à ajouter que «la Chine est prête à chercher une coopération pragmatique avec l’Union européenne sur la base du respect mutuel et d’une coopération ouverte afin de contribuer à la prospérité des deux parties».

Il est clair qu’à Pékin, on souhaite que l’Union européenne n’ait pas la même attitude à l’égard de la Chine que les États-Unis. Wang Qishan estime que le principe d’«harmonie par-delà les différences», qui a fait ses preuves dans la construction européenne, devrait aussi devenir le principe directeur des relations Chine-UE.

Le 13 janvier, le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine Wang Yi a rencontré Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français Emmanuel Macron à Wuxi, au Jiangsu en Chine. Les deux parties ont tenu le 22e Dialogue stratégique Chine-France.

Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) January 13, 2022

Quant à la France elle-même, le vice-président chinois ajoute que son pays est prêt à travailler avec elle «pour contribuer à la paix, à la stabilité et au développement durable dans le monde». Emmanuel Bonne répond que la France est disposée à jouer «un rôle constructif dans la promotion d’une coopération gagnant-gagnant entre l’Union européenne et la Chine». Autant de propos soigneusement diplomatiques qui permettent d’entamer sereinement la séance de dialogue stratégique franco-chinois.

Ce 13 janvier, pendant une journée, va être passé en revue l’ensemble des domaines d’échanges entre la France et la Chine où «il convient de promouvoir la coopération entre les deux pays». L’agence de presse Xinhua en donne le détail: l’aviation, l’aérospatiale, les produits agroalimentaires, l’énergie nucléaire, les marchés tiers et les domaines verts et numériques, tout en explorant la coopération sur les mégadonnées et l’informatique en nuage. Wang Yi revient sur le type de relation que son pays souhaite avoir avec la France en disant: «Les deux pays doivent adhérer à la tradition diplomatique indépendante, renforcer leur confiance mutuelle à travers le dialogue et la consultation et approfondir leur coopération dans l’esprit des bénéfices mutuels et du gagnant-gagnant.» (slate.fr)

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