Le Maroc tient à frapper les esprits rapidement. La police antiterroriste marocaine a annoncé ce mercredi avoir arrêté deux hommes suspectés d’être des partisans du groupe djihadiste État islamique (EI) dans le royaume chérifien, l’un d’eux « ayant fait l’apologie » du meurtre récent d’une Française dans le sud du pays. Interpellés le matin dans la région de Marrakech (ouest), les suspects, âgés de 23 ans, « avaient déclaré allégeance à l’Émir de l’État Islamique et entamé la distribution de publications extrémistes à des fins d’embrigadement », a indiqué le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), le « FBI marocain », chargé de la lutte antiterroriste. Les deux suspects, « imprégnés d’idées extrémistes », ont été arrêtés pour « leurs liens présumés avec une cellule terroriste affiliée à l’organisation Daech (acronyme arabe de l’EI, NDLR) », a précisé le BCIJ dans un communiqué. Ils ont été placés en garde à vue. Selon l’office, l’un des deux présumés djihadistes – qui « s’entraînait à la fabrication d’explosifs pour commettre des actes terroristes » – « a fait l’apologie » du meurtre d’une retraitée française de 79 ans le 15 janvier dans un marché de Tiznit (sud).
Elle résidait dans un camping de cette petite ville pour l’hiver. Suspecté du meurtre, un Marocain âgé de 31 ans a été arrêté le jour même à Agadir, à une centaine de kilomètres du lieu du crime. Il est également soupçonné d’avoir agressé, à l’arme blanche à Agadir, une Belge de 65 ans, sans mettre ses jours en danger. Le suspect, qui souffrirait de troubles mentaux, a été placé en hôpital psychiatrique pour expertise. Le parquet a confié l’enquête à la police antiterroriste, en évoquant « un mobile terroriste ». Pour le gouvernement, il s’agit d’un « acte isolé ». Depuis 2002, la police marocaine a démantelé plus de 2000 cellules terroristes et interpellé plus de 3500 personnes dans le cadre d’affaires liées au « terrorisme », selon le BCIJ. Les autorités judiciaires en France et en Belgique ont aussi ouvert des enquêtes en lien avec « une entreprise terroriste ». Le ministère français des Affaires étrangères a « recommandé de faire preuve de vigilance dans l’ensemble des lieux publics et lors de ses déplacements au Maroc ». Le royaume chérifien a été épargné ces dernières années par les violences liées aux groupes djihadistes. Toutefois, le Maroc avait été le théâtre fin 2018 d’une attaque contre deux touristes scandinaves, décapitées au nom de l’EI dans les montagnes du Haut-Atlas (sud), qui avait fait la Une des journaux du monde entier. (Afp)