Succédant à la Fashion Week masculine, la semaine de la Haute Couture vient de défiler à Paris. Sur les vingt-neuf maisons inscrites au calendrier officiel, vingt-quatre ont choisi de dévoiler leur collection « en présentiel », que ce soit avec un défilé ou bien une présentation physique.
Il faut dire que l’émotion suscitée par la haute couture, exception française qui témoigne à la fois de la richesse des savoir-faire des ateliers et de la proposition créative, s’accommode mal d’une diffusion sur un écran 2D. La réflexion sur les canons de beauté, la richesse des broderies, l’utilisation de techniques plus modernes sans compter un certain sens de l’épure ont apporté un propos neuf à la couture.
Dior, haute couture. © Frederique DUMOULIN
Quel meilleur moment que les collections haute couture pour rendre hommage au travail de la main ? Directrice artistique de Dior, Maria Grazia Chiuri célèbre l’artisanat sous toutes les coutures, littéralement. Celui du couple d’artistes indiens Madhvi et Manu Parekh, celui des ateliers Chanakya et de la Chanakya School of Craft de Bombay qui ont ensemble réalisé les grands formats brodés qui formaient le décor du défilé. Et bien évidemment celui de l’atelier de couture qui a signé les délicates broderies très présentes dans cette collection.
Sur une proposition épurée de tailleurs, robes, justaucorps, avec jeu de plissés et de drapés, ont été posés perles de cristal, tubes et même des pampilles, notamment sur les collants richement travaillés, faisant de cet accessoire une pièce haute couture à lui seul.
Chanel, haute couture. © DR
Pour présenter sa collection couture, la maison de la rue Cambon n’a rien laissé au hasard. Ni la douceur du décor imaginé par l’artiste Xavier Veilhan autour du constructivisme, entre structures tubulaires, épaisse moquette crème et contreplaqué de bois brut. Ni la musique funk électro savamment orchestrée par Sébastien Tellier, perché sur un piédestal qui dominait l’assistance. Ni le début du show avec une Charlotte Casiraghi, cavalière émérite, déambulant sur son cheval entre les invités.
Une mise en scène impeccable qui faisait écho à la justesse de la collection imaginée par Virginie Viard. Une haute couture aérienne entre tweeds colorés, volants, macramé, boutons-bijoux et broderies géométriques. Vêtue d’une robe à l’épure minutieusement travaillée, la mariée qui clôturait le défilé tenait entre ses mains un bouquet de camélias bleus, hommage à l’acteur Gaspard Ulliel qui fut l’égérie du parfum Bleu de Chanel. (Le Point)