La crise de gouvernance perdure en Haïti, car aucun consensus n’a encore été trouvé entre les principaux acteurs. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet, le Premier ministre Ariel Henry dirige de fait le pays, ce que contestent ses détracteurs. Une frange de l’opposition avance avec son projet de sortie de crise et s’est choisi ce dimanche un président et un Premier ministre intérimaires. La première étape d’un processus à l’issue très incertaine.
Dès le premier tour, Fritz Alphonse Jean a été élu président par les représentants des organisations de l’accord dit « de Montana », du nom de l’hôtel de Port-au-Prince où a été signée l’entente politique, et il a fallu un second tour de scrutin pour que Steven Benoit soit de son côté élu Premier ministre.
Économiste et ancien gouverneur de la Banque centrale haïtienne, Fritz Alphonse Jean est le premier des cinq membres du collège présidentiel à avoir été désigné. Ce collège, qui est une alternative au pouvoir en place élaborée par plusieurs franges de l’opposition, est voué à prendre la tête d’un régime de transition pour deux ans.
Tel est en tout cas le souhait des détracteurs du Premier ministre actuel, détracteurs qui s’inscrivent pour autant dans une démarche d’inclusion et pour preuve : l’un des cinq membres du collège présidentiel devra être nommé par Ariel Henry.
Mais c’est là que cela coince. Le chef du gouvernement ne montre aucun signe d’adhésion à ce projet politique, bien au contraire : Ariel Henry continue sur sa lancée, qui était celle menée tambour battant par Jovenel Moïse avant son assassinat, à savoir l’organisation au plus tôt d’élections et l’élaboration d’une nouvelle Constitution. (rfi.fr)
