Dabaso Galgalo a fini par s’habituer à l’odeur épouvantable et au spectacle désolant du bétail pourrissant à terre tout autour de lui sur la plaine.
Dans la brousse aride du nord du Kenya, où gisent éparpillées sous un soleil de plomb des charognes de moutons et de chèvres par centaines, cet éleveur de 56 ans lutte pour la survie de ses précieux animaux, et pour la sienne, dans un pays éreinté par une succession de désastres météorologiques.
Ce qui restait de son troupeau après une vague de sécheresse de plusieurs mois a été décimé en janvier par des précipitations d’une ampleur exceptionnelle, comme on n’en voit qu’une fois par génération. La pluie tant attendue « a tué le bétail qui s’était rassemblé autour de ce point d’eau », dit-il à l’AFP en arpentant le terrain autour de Kambi ya Nyoka (« Le camp du Serpent »), implantation pastorale dans le comté de Marsabit.
Pour les communautés locales dont les bêtes d’élevage l’unique source de revenus, le récent déluge est tout simplement catastrophique. « Nous avons perdu énormément de ressources avec cette tragédie », explique M. Galgalo, « si quelqu’un avait 500 chèvres, il ne lui en reste plus désormais qu’entre cinq et vingt »….(Africa Radio)