En juillet 2021, l’OMS lançait son centre de recherche vaccinal et de transfert de technologies dans la ville du Cap. L’OMS veut développer un vaccin à ARN messager dont la formule et le savoir-faire pourront être partagés avec les pays à faible revenu qui désirent le fabriquer. Fin janvier, un premier vaccin candidat a été élaboré dans les locaux d’Afrigen, la start-up sud-africaine qui le développe. Une avancée saluée par le patron de l’OMS, le Dr Tedros, venu inspecter le laboratoire.
Une poignée d’hommes en blouse blanche s’activent dans des pièces exiguës. Ne pas se fier à la superficie des lieux prévient Caryn Fenner, directrice chez Afrigen. « On sera capable de produire 50 millions de doses par an dans ce bâtiment. »
Inspiré du vaccin Moderna, l’échantillon développé par Afrigen doit encore faire ses preuves. L’OMS espère obtenir les autorisations de mise sur le marché en 2024. D’ici là le Covid-19 pourrait avoir disparu mais c’est tout sauf un problème explique Gelise McCullough, directrice de la communication de l’ONG Medicines Patent Pool (MPP). « On est en train de réfléchir aux autres vaccins, et là c’est la tuberculose, le VIH, c’est le début de quelque chose de grand qui n’est pas sur deux ans mais plutôt sur dix ans…»
Cette ambition dérange. D’après une enquête du British Medical Journal, l’entreprise BioNTech a fait pression sur le gouvernement sud-africain pour qu’il abandonne ce projet. Le patron de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a évacué cette polémique avec diplomatie. « Pour tout vous dire, on a besoin de tout le monde. Donc oublions ce qu’ils ont pu dire ou faire et concentrons nous plutôt sur ce qu’ils peuvent faire. »
L’OMS a pour seule ligne de mire, la réduction de l’inégalité vaccinale alors que 80% de la population africaine n’a toujours pas reçu sa première dose de vaccin contre le Covid-19. (rfi.fr)