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BENIN. Ce que l’on sait de l’attaque terroriste qui a coûté la vie à un Français

Un Français a été tué dans une embuscade qui a fait plusieurs morts mardi 8 février dans un parc naturel situé dans le nord du Bénin, cible ces derniers mois de plusieurs attaques djihadistes.

Un Français est mort dans une « attaque terroriste perpétrée dans le parc W situé dans le nord du Bénin », a annoncé jeudi le parquet national antiterroriste.

Mercredi, l’ONG de défense de l’environnement African Parks avait annoncé que cinq gardes forestiers et un soldat avaient été tués et dix personnes blessées dans une embuscade mardi dans ce parc naturel transfrontalier géré par le Bénin, le Burkina Faso et le Niger.

« [Mardi], une équipe de gardes forestiers a été prise en embuscade dans le W National Park du Bénin. […] Le bilan provisoire fait état de six morts dont cinq gardes forestiers et un soldat des Forces armées du Bénin (FAB), dix autres personnes étant blessées », indiquait-elle dans un communiqué.

La victime française est un homme, âgé de 50 ans. Selon une source proche du dossier, huit personnes seraient mortes dans l’attaque. Les médias locaux, cités par « Libération »,rapportent que cet homme, un ancien militaire, travaillait comme instructeur pour African Parks.L’armée française paie le prix de son impuissance à stopper les violences djihadistes au Sahel

Selon une source proche du dossier, huit personnes au total seraient mortes dans l’attaque, dont, selon African Parks, cinq gardes forestiers et un soldat béninois. Nous n’avons pas d’information sur la huitième personne décédée.

Il s’agit de la plus meurtrière d’une série d’attaques depuis décembre.

Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Mais les investigations n’en sont qu’à leur commencement. Elles ont été confiées à la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).

Selon African Parks, des renforts militaires et des gardes forestiers supplémentaires ont été déployés dans le secteur.

L’attaque n’a pas encore été revendiquée. En juin 2021, Kars de Bruijne, chercheur spécialisé sur les conflits au sein de l’Institut des relations internationales de Clingendael, assurait qu’au moins cinq cellules distinctes opéraient dans les zones frontalières du nord du pays.

Le parc national du W, qui s’étend sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, est contigu au parc de la Pendjari où deux touristes français avaient été enlevés par des bandits en 2019, avant d’être « revendus » à des groupes djihadistes au Burkina Faso voisin. Leur guide local avait été assassiné.

Mais le Bénin était jusqu’à récemment considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, une région où opèrent de nombreux groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI).

Néanmoins, selon un rapport du centre de réflexion néerlandais Clingendael, les groupes extrémistes traversent désormais régulièrement les trois régions de l’Alibori, du Borgou et de l’Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria. Les trois pays sont depuis des années le théâtre de violences djihadistes et communautaires qui ont fait des milliers de morts et déplacés.« La mauvaise image de l’armée française au Sahel favorise le recrutement des djihadistes »

Une récente série de raids frontaliers dans les pays situés au sud du Sahel a confirmé les craintes que des groupes djihadistes de la région cherchent à progresser vers la côte.

Le ministère français des Affaires étrangères indique sur son site internet qu’« en raison de possibles incursions de groupes armés terroristes et du risque d’attaque ou d’enlèvement, il est formellement déconseillé de se rendre dans les zones frontalières du Burkina Faso, d’une grande partie du Niger et d’une partie du Nigéria, y compris les parcs nationaux de la Pendjari et du W, et les zones mitoyennes à ces parcs ».« Ce niveau de vigilance est incompatible avec les activités touristiques. »

L’armée béninoise a renforcé sa présence dans le nord du pays après les deux premières attaques djihadistes officiellement reconnues à la fin de l’année dernière. Le mois dernier, deux soldats béninois ont été tués lorsque leur véhicule a été visé par une attaque à la bombe artisanale dans le département de l’Atakora, dans le nord du pays. Au total, l’armée béninoise a été la cible de trois attaques en quelques semaines en décembre 2021.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon l’acronyme arabe), lié à Al-Qaeda, avait revendiqué l’une d’entre elles dans une vidéo non authentifiée, rappelle « Libération ».« Les mêmes erreurs qu’en Afghanistan » : la France dans le piège malien

En février 2020, des hommes armés avaient déjà attaqué un poste de police dans un village proche de la frontière avec le Burkina, faisant un mort. Les autorités avaient alors évoqué une attaque de « braconniers ».

Les gardes forestiers du Bénin, formés, armés et soutenus par des moyens de surveillance aérienne, se sont depuis, de fait, « transformés en unité de lutte contre le terrorisme », estime un rapport de l’organisation Acled (Armed Conflict Location & Event Data Project) de juin 2021 sur le risque de débordement d’extrémisme violent dans le pays, cité par « Libération ». (L’Obs)

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