La France annonce ce jeudi matin un « retrait coordonné » du Mali, tout en affirmant une « volonté de rester engagée dans la région ». Au Burkina Faso, la colère contre l’armée française est tout aussi pregnante, comme franceinfo l’a constaté.
Entre l’Afrique et la France, le divorce est-il consommé ? Jeudi 17 février, Emmanuel Macron a annoncé que la France et ses partenaires impliqués dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel ont décidé de retirer leurs forces militaires du Mali, jugeant désormais impossible de coopérer avec la junte malienne, au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris. Mali, Burkina, Sénégal, Niger… la réputation de la France ces dernières années n’a cessé de se dégrader en Afrique francophone.
Au début de son mandat, Emmanuel Macron avait pourtant promis, dans un discours à l’université de Ouagadougou, un nouveau partenariat entre la France et l’Afrique. Cinq ans après, le compte n’y est pas, selon les Burkinabés.
La « déception »
La preuve à l’entrée de l’université Joseph Ki-Zerbo, à Ouagadougou. Sur le mur devant nous, ce graffiti : « A bas Macron ! » « La France de nos jours en Afrique ne nous plaît pas du tout, assure un passant. ‘A bas Macron’, car on a été très déçus par la présence de la France, même en Afrique ! Nous ne sommes pas contre le peuple français. Non, c’est la politique française qui est mauvaise. Ils n’ont qu’à revoir leur copie !«
La colère contre la présence de la France s’est cristallisée sur la force Barkhane. 4 600 militaires français sont ainsi toujours mobilisés dans cette opération actuellement. 2 000 sont au Mali, dont la moitié à Gao, au centre du pays. Le démontage de la base militaire sur place devrait prendre entre huit mois et un an. Le dispositif Barkhane doit être transformé avec une réduction des effectifs, et leur redéploiement dans d’autres pays africains qui font face à une montée du jihadisme, comme le Bénin. Il devrait également mobiliser moins de fonds, alors que l’opération Barkhane coûtait jusqu’à présent environ un milliard d’euros par an. (franceinfo)