Des millions d’enfants privés d’école, en raison d’une grève des enseignants. Grève qui a démarré le 7 février, jour de la rentrée scolaire (dans l’hémisphère sud). Des milliers d’enseignants du primaire et secondaires refusent de reprendre le chemin de l’école tant que leur salaire ne sera pas réévalué. Le gouvernement a lui, menacé de les suspendre s’ils ne reprennent pas cette semaine.
Selon les syndicats, près de 90% des enseignants du pays sont en grève, soit environ 135 000 personnes. Un conflit social pour protester contre des salaires trop bas, explique Raymond Majongwe secrétaire général du syndicat progressiste des enseignants. « Les salaires sont pathétiques en 2018 les enseignants gagnaient en moyenne 540 dollars américains. Ils ne gagnent plus que l’équivalent de 80 dollars. Les enseignants ne peuvent pas venir au travail, ils n’ont pas assez d’argent pour prendre les transports en commun, pour se vêtir, pour se loger. Dans ces conditions, ils ont simplement décidé de rester chez eux. »
Le conflit a démarré il y a 3 ans quand l’État a décidé de verser les salaires non plus en dollars américains, mais dans la monnaie locale fortement dévaluée par une inflation galopante.
Le gouvernement a proposé une augmentation de 20% les salaires, ainsi que des aides aux logements rejetées par les syndicats qui juge ces gestes trop peu, explique Obert Masaraure, président du syndicat des enseignants en zone rurale : « L’éducation publique est complétement négligée. Nos dirigeants envoient leurs enfants dans des écoles privées, dans des écoles élitistes, certains vont même à l’étranger. Cette grève ne les affecte pas, car leurs enfants ne vont pas dans ces écoles publiques, alors il ne s’en inquiète pas. »
Le gouvernement a menacé de suspendre pendant trois mois et sans salaire les grévistes qui ne se présenteraient au travail cette semaine. (rfi.fr)