Le pouvoir militaire au Soudan ne doit plus « tirer de balles réelles ni de grenades lacrymogènes directement sur les manifestants » anti-putsch, a exhorté jeudi l’émissaire de l’ONU pour les droits humains alors que la répression a déjà fait 82 morts dans le pays.
Au moment même où Adama Dieng s’exprimait à Khartoum, les forces de sécurité tiraient de nouvelles grenades lacrymogènes sur des manifestants conspuant le coup d’Etat mené le 25 octobre par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a rapporté un journaliste de l’AFP. Face aux milliers de Soudanais qui défilent chaque semaine, les forces de sécurité doivent « revoir leur réponse », a plaidé l’émissaire sénégalais qui a rencontré depuis quatre jours dirigeants, diplomates et membres de la société civile pour tenter de faire la lumière sur la répression en cours. Jeudi, il a réclamé une « enquête indépendante et transparente » sur les « 82 morts, les 2.000 blessés » ainsi que sur « les violences sexuelles » ayant été commises, l’ONU ayant recensé au moins 13 viols de manifestantes.
M. Dieng s’est également inquiété du sort d’une centaine de détenus qui « n’ont jamais rencontré d’avocats » tandis que les rafles dans les milieux anti-putsch n’ont pas cessé depuis le coup d’Etat…..(Africa Radio)