La plateforme annonce des mesures afin de lutter contre la désinformation liée au scrutin. Les messages remettant en cause les résultats seront autorisés, mais accompagnés d’un avertissement.
Le réseau social Twitter a détaillé jeudi sa stratégie de lutte contre la désinformation et les manipulations électorales à l’approche du scrutin présidentiel en France, avec dans l’esprit les accusations de fraude qui avaient affecté l’élection présidentielle américaine en 2020 et conduit à l’assaut du Capitole.
Twitter supprimera notamment les « tweets qui contiennent des informations fausses ou trompeuses sur les modalités de participation aux élections ». En revanche, l’entreprise apposera simplement un avertissement (« label ») sur les messages « sapant la confiance dans l’élection ou dans ses résultats », tout en les laissant en ligne. »Les tweets labellisés dans le cadre de cette politique auront une visibilité réduite sur notre service », précise le réseau social, qui prévoit également des bandeaux de contexte sur l’élection fondés sur « des sources officielles, de confiance » et des vérificateurs (fact-checkers).
Twitter rappelle aussi qu’il a interdit en 2019 « la publicité par des médias affiliés à un Etat et les publicités délivrant des messages politiques », des actions de communications déjà prohibées par la loi française à l’approche d’une élection.
Les mesures prises par Twitter sont directement inspirées des épisodes qui ont éclaboussé les réseaux sociaux lors de récents scrutins.
Un lourd passif pour Twitter et Facebook
En 2018, le scandale de Cambridge Analytica avait révélé comment cette entreprise britannique avait utilisé les données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook à leur insu pour mener des campagnes massives de publicité ciblée afin d’influencer les électeurs britanniques et américains.
En 2020, le président sortant américain Donald Trump, alors l’un des utilisateurs de Twitter les plus suivis, avait des mois durant – et bien avant l’élection – instillé l’idée chez ses dizaines de millions d’abonnés que l’élection pourrait être truquée.
Accusés de laxisme par les uns et de censure par les autres, Twitter et Facebook avaient finalement pris la décision, quelques jours après l’assaut du Capitole, de bannir le candidat malheureux de leurs plateformes.
Le groupe Meta, maison-mère de Facebook, Instagram et Whastapp, ainsi que Google (Youtube), ont également mis en place des dispositif de signalement et de vérification des faits dédiés à l’élection, passant notamment par des partenariats avec des médias, dont l’AFP.
Les grands réseaux sociaux sont également appelés à travailler avec Viginum, la structure gouvernementale lancée fin 2021 pour traquer les ingérences numériques étrangères. (BfmTv)