Les autorités maliennes ont ordonné dans la nuit de mercredi à jeudi la suspension de la diffusion de deux chaînes de télévision françaises France 24 et RFI pour avoir relayé de “fausses allégations”.
Le gouvernement malien “rejette catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMA” et “engage une procédure (…) pour suspendre jusqu’a nouvel ordre la diffusion de RFI (…) et France 24 ainsi que toutes leurs plateformes digitales sur toute l’étendue du territoire national”, précise le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement.
“Le gouvernement interdit a toutes les radios et télévisions nationales ainsi qu’aux sites d’information et journaux maliens la diffusion, et/ou la publication des émissions et articles de presse de RFI et France 24 dès l’entrée en vigueur de la mesure de suspension”, a ajouté le même communiqué.
Diplomate mauritanien: “les autorités maliennes ne décrochent pas le téléphone”
La Mauritanie a haussé le ton contre son voisin malien mardi 8 mars, accusant son armée de crimes « récurrents » sur son sol contre des Mauritaniens.
Le ministère mauritanien des affaires étrangères a indiqué avoir convoqué l’ambassadeur du Mali, Mohamed Dibassy, et lui avoir signifié sa « vive protestation contre les récents actes criminels récurrents » commis selon lui par l’armée malienne contre des Mauritaniens, selon Le Monde.
En réaction, Nouakchott a brandi la menace de fermer sa frontière avec le Mali.
La Mauritanie a émis cette protestation après deux événements graves impliquant des Mauritaniens en l’espace de quelques semaines au Mali, dont la disparition de plusieurs ressortissants de l’autre côté de la frontière dans des circonstances encore obscures il y a quelques jours.
Des enregistrements sonores circulant sur les réseaux sociaux, attribués a des témoins oculaires mais non authentifiés, ont mis en cause l’armée malienne dans la disparition d’une trentaine de Mauritaniens du côté malien dans la zone frontalière au sud d’Adel Bagrou (est de la Mauritanie).
Un député local, Mohamed Mahmoud Ould Henenna, cité par l’agence privée Alakhbar, a parlé d’au moins quinze morts. Cette disparition a été précédée en janvier par la mort, elle aussi dans des circonstances non officiellement éclaircies, de sept Mauritaniens dans le même secteur. A l’époque déja, la question d’une possible implication de soldats maliens avait été posée.
«Fermer la frontière»?
Le ministère mauritanien rappelle dans un communiqué publié par l’agence de presse nationale que le gouvernement avait a cette occasion envoyé une délégation de haut niveau au Mali, «pour tenter de contenir ce comportement hostile envers nos concitoyens». «Malgré les assurances données» par les autorités maliennes, leur réponse «est restée en deça des attentes», déplore le ministère.
Un diplomate mauritanien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat suivant la pratique courante dans une telle situation a mis en garde les autorités maliennes. «Nous avons clairement dit aux Maliens que, si ça continue, nous allons fermer la frontière, a-t-il précisé. En plus, les autorités a Bamako ne décrochent pas le téléphone quand nous les appelons.» (Autre média)