En France, un masque très rare provenant d’une société secrète du peuple Fang au Gabon va être mis en vente ce 26 mars à Montpellier, dans le sud du pays. Cette œuvre est estimée entre 300 000 et 400 000 euros, mais elle pourrait être vendue beaucoup plus cher. Un bien similaire était parti à près de 6 millions d’euros en 2006 à Paris.
Cette pièce d’exception a été découverte dans un grenier où elle dormait depuis un siècle par les descendants du gouverneur colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier. Ce dernier, en poste tour à tour à Dakar puis au Moyen-Congo, l’aurait collecté vers 1917 lors d’une tournée au Gabon.
Avec son large front bombé, ses yeux en amande, son long nez et sa barbe en fibres de raphia, ce masque de 55 cm de hauteur, fabriqué en bois de fromager, représente une figure humaine. Il daterait du XIXᵉ siècle. Cette pièce appartenait, selon Jean-Christophe Giuseppi, le commissaire-priseur chargé de la vente « à la société secrète du Ngil, des « justiciers » qui parcouraient les villages pour débusquer les fauteurs de troubles, parmi lesquels figuraient des individus soupçonnés de sorcellerie ».
La vente de cette œuvre devrait susciter un vif intérêt, notamment chez les collectionneurs internationaux. Et pour cause : à en croire le commissaire-priseur, il n’existe qu’une dizaine de masques de ce type dans le monde. (rfi.fr)