Après plusieurs mois de vifs débats et de protestation de la part de l’opposition, le Parlement ghanéen vient d’adopter une mesure mettant en place une taxe de 1,5% sur les paiements digitaux et les transferts d’argent. Cette nouvelle taxe devrait apporter chaque année environ l’équivalent d’un milliard de dollars dans les caisses de l’État ghanéen. Mais alors que l’inflation galope et que le pays peine à sortir de la crise post-pandémie, cette taxe ne fait pas l’unanimité.
77% des Ghanéens y sont hostiles. L’opposition s’est battue contre elle pendant quatre mois, refusant même de prendre part au vote ce mardi. Pourtant, la loi introduisant une taxe sur les paiements mobiles et les transferts d’argent a bien fini par être adoptée, à la grande satisfaction du ministre des Finances.
Pour Ken Ofori Atta, en effet, cette taxe permettra d’alléger la dette publique ghanéenne sans avoir besoin de recourir aux programmes du Fonds monétaire international. Concrètement, chaque Ghanéen qui envoie une somme en argent digital supérieure à 100 cédi, soit environ 12 euros, devra s’acquitter d’une taxe de 1,5% sur la somme. Le receveur ne payant rien. Sauf lorsqu’il s’agit de transferts d’argent venus de l’étranger.
Ce type de taxe sur le Mobile Money existe déjà au Nigeria et en Ouganda par exemple. Dans ce pays, les Nations unies ont calculé qu’elle a fait reculer les paiements mobiles. 38% des Ougandais ayant affirmé limiter leurs transferts d’argent pour ne pas payer la taxe. Au Ghana, la mesure passe d’autant plus mal que la monnaie a perdu 20% de sa valeur face au dollar en un an, et que l’inflation atteint 15% en rythme annuel. (rfi.fr)