Le Premier ministre a donné 48 heures au représentant spécial de l’Union africaine, Francisco Madeira, pour quitter le pays, mercredi soir. Cette décision abrupte est motivée par la fuite, sur les réseaux sociaux, d’un audio où le diplomate mozambicain s’en prend au chef du gouvernement. Problème : quelques heures plus tard, le président somalien, Mohamed Farmajo, a rejeté cette décision.
La rivalité entre le président somalien et son Premier ministre est de nouveau parvenue à un niveau critique. La Villa Somalia, siège de la présidence, a fait savoir jeudi matin 7 avril qu’elle ne « validait pas » la décision selon elle « illégale » de déclarer le représentant de l’UA en Somalie persona non grata, annoncée la veille par le Premier ministre Mohamed Hussein Roble. Par conséquent, elle a annoncé la « désavouer » et « l’annuler ».
Mohamed Hussein Roble, en fin de soirée mercredi, avait en effet donné 48 heures à Francisco Madeira pour quitter le pays en raison « d’actes incompatibles avec son statut ». Cela faisait suite à la diffusion d’un enregistrement clandestin du diplomate africain, dans lequel il affirmait entre autres que le Premier ministre « déteste » le chef d’état-major de son armée et qu’il instrumentalise les attentats commis dans le pays pour des raisons politiciennes.
Cette expulsion a été saluée par plusieurs chefs de l’opposition, pour qui Francisco Madeira est un allié du président Farmajo, mais aussi par le ministère somalien des Affaires étrangères. Selon plusieurs sources, l’ONU a ouvert des discussions à Mogadiscio pour trouver une issue pacifique à ce nouveau bras de fer.
L’UA de son côté n’a pas encore réagi. (rfi.fr)