Joe Biden a dénoncé dimanche 15 mai « la haine qui demeure une tache sur l’âme de l’Amérique », au lendemain d’une tuerie raciste qui a fait dix morts, en majorité des Afro-Américains, à Buffalo dans l’État de New York. Une fusillade à caractère raciste, décrite comme un acte de « terrorisme intérieur » par les autorités. Le président américain Joe Biden se rendra mardi 17 mai à Buffalo.
« Un tireur solitaire, équipé d’armes de guerre et à l’âme emplie de haine, a tué dix personnes innocentes de sang-froid », a dit le président américain à Washington, lors d’une cérémonie dimanche 15 mai en mémoire des policiers morts dans l’exercice de leurs fonctions.
« Nous devons travailler ensemble pour combattre la haine qui demeure une tache sur l’âme de l’Amérique », a ajouté Joe Biden.
Les motivations du tueur
Les enquêteurs en savent un peu plus sur les motivations du tireur, adepte des théories de suprémacisme blanc, alors que les autorités locales dénoncent une nouvelle fois les lois trop laxistes en matière de régulation d’armes à feu, rapporte notre correspondante à New York, Loubna Anaki. Selon la police, il aurait spécifiquement choisi ce quartier pour sa forte concentration d’habitants afro-américains. Il aurait même pris le temps de faire un repérage des lieux la veille de son passage à l’acte. Face aux enquêteurs, le jeune homme de 18 ans ne cache pas ses motivations et sa haine envers les noirs.
Ce dimanche matin, ils étaient des centaines rassemblées près du supermarché où la fusillade a eu lieu la veille. Moment de recueillement pour rendre hommage aux victimes.
Au même moment, les enquêteurs passaient au peigne fin le domicile du tireur. Un jeune homme blanc de 18 ans, qui a fait plus de 3 heures de route depuis Conklin où il habite jusqu’à Buffalo.
Les autorités disposent également d’un texte publié en ligne par le suspect. 180 pages dans lesquelles il détaille son plan et justifie son crime. Le caractère raciste ne fait aucun doute pour la police, car le jeune homme parle ouvertement de sa haine des Noirs.
Le tueur fait notamment référence à la théorie du « grand remplacement ». Théorie selon laquelle les Blancs seraient en train d’être remplacés par les Noirs, les immigrés… Une théorie développée au début des années 2000 par Renaud Camus, militant d’extrême droite français. Cette croyance, longtemps limitée aux groupes d’extrême droite, est de plus en plus évoquée par les politiciens un peu partout dans le monde. Et ces dernières années, elle a été citée par de nombreux auteurs de fusillade, notamment ceux de Christchurch en Nouvelle-Zélande et d’El Paso au Texas.
Dimanche, les médias américains ont par ailleurs révélé que Payton Gendron avait attiré l’attention des autorités en 2021 pour avoir menacé de commettre une fusillade dans son propre lycée. À la suite de quoi il a été interpellé, soumis à une évaluation psychologique, puis relâché 2 jours plus tard.
Dimanche, la gouverneure de New York Kathy Hochul a appelé à des mesures plus strictes contre les discours de haine. Cette fusillade a également relancé l’éternel débat sur le contrôle des armes à feu aux États-Unis. (rfi.fr)