La journée dédiée aux crises humanitaires s’est achevée vendredi soir à la tombée de la nuit à Malabo, en Guinée équatoriale.
Toute la journée, les discours des chefs d’État ont porté sur les causes des multiples défis auxquels fait face le continent. Parmi ces défis, les crises humanitaires, dont les causes profondes sont les conflits armés. S’y ajoute aujourd’hui, le terrorisme, l’extrémisme violent, le changement climatique et leurs corolaires les inondations prolongées et la sécheresse. Un ensemble de facteurs qui provoquent souvent des déplacements de populations.
Pour juguler ces défis, gouvernements et donateurs ont renouvelé leur engagement pour la cause en mettant la main à poche. Plaidoyer et sensibilisation des partenaires ont permis de faire une bonne moisson financière de 140 millions de dollars sur un besoin de 14 milliards de dollars pour prendre soin des déplacés et réfugiés.
À la tribune, la Commissaire de l’Union africaine à la Santé, aux Affaires humanitaires et au développement social, Minata Samaté Sessouma, ne retient pas son émotion et sa satisfaction : « J’ai pu voir la volonté et l’engagement des chefs d’État et de gouvernement africains à trouver des solutions africaines aux problèmes africains. On a eu des donations, des contributions pour nous permettre de mener à bien l’action humanitaire. »
Satisfaction aussi pour l’hôte du sommet, Theodoro Obiang Nguema Mbassogo. Il a insisté pour mettre rapidement en œuvre les décisions du sommet. Parmi celles-ci, l’opérationnalisation d’une agence humanitaire panafricaine.
Crise sécuritaire, terrorisme : comment casser le cercle vicieux ?
Ce samedi s’ouvre un deuxième sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Malabo sur les terrorismes, l’extrémisme violent et les changements anticonstitutionnels de gouvernement. Pourquoi ce sommet et que faut-il attendre ?
Il est très clair que, ces deux ou trois dernières années, notre continent a dû faire face à l’impact du terrorisme, de l’extrémisme violent, des changements anticonstitutionnels de gouvernements, de transitions politiques complexes, et bien sûr de l’impact d’une pandémie sur nos pays et nos peuples. Donc, c’est une opportunité pour renforcer et remodeler notre approche stratégique dans le but d’améliorer les choses. Pour ce qui est du Sahel… Malheureusement, le Sahel est le foyer d’où le terrorisme se répand. Donc il est important pour nous de veiller à ce que ce sommet pose les bases de la survie de l’Afrique. Car notre continent ne peut pas survivre dans l’état actuel, avec l’état actuel du terrorisme, de l’extrémisme violent ou des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Cela doit être stoppé. Et un pays tout seul ne peut pas le faire. Ca doit être un effort collectif. Pour qu’enfin nous ayons une réponse collective robuste et que nous prenions l’engagement collectif d’approfondir la démocratie.
De son côté, Human Rights Watch appelle les dirigeants à faire le lien entre instabilité juridique et crise sécuritaire, et surtout à lutter contre l’impunité des forces de sécurité qui accompagne souvent la réponse militaire aux groupes terroristes, et leur sert, ce faisant, de moyen de recrutement. La Burundaise Carine Kaneza Nantulya est la directrice du plaidoyer pour l’Afrique à Human Rights Watch. Elle explique le point de vue de l’ONG.
Nous remarquons que les atrocités commises semblent avoir été commises en guise de représailles et qu’il n’y a pas de justice rendue aux victimes […] L’absence de justice, les cycles d’impunité, la détérioration de la règle de droit […], ces griefs conduisent pas mal de civils à rejoindre les rangs des jihadistes et des groupes armés. Et les jihadistes l’ont compris, ils vont alimenter ces griefs pour qu’ils servent de narratifs. (rfi.fr)