vendredi, novembre 22, 2024
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RDC – RWANDA. La médiation angolaise va-t-elle apaiser la crise ?

Mardi, lors d’une séance du Conseil de sécurité des Nations unies sur la RDC, la sous-secrétaire générale pour l’Afrique, Martha Pobee, a estimé que la résurgence du M23 constituait « une menace grave » pour la région.

De son côté, le Rwanda a fait savoir, via son ministre des Affaires étrangères, qu’il ripostera en cas d’attaque sur son territoire à partir de la République démocratique du Congo.

Alors que les discours sont loin d’être à l’apaisement, le journaliste belge Kris Berwouts, qui travaille pour le Magazine MO* en Belgique, rappelle que par le passé les institutions africaines ont déjà cherché à trouver une solution aux tensions entre les deux pays.

C’était déjà le cas par exemple en 2013, à l’époque de la défaite du M23. Aujourd’hui, la situation a certes évolué mais le contexte reste pratiquement le même.

« A un certain moment, on était confiants que le cadre de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est pourrait contribuer à la résolution du conflit. Maintenant, on ne voit pas vraiment comment ce cadre s’impose, mais je continue à espérer que des leaders comme Uhuru Kenyatta du Kenya, Samia Suluhu de Tanzanie puissent s’imposer pour faire la médiation. João Lourenço, qui est dans une année électorale, a lui aussi un leadership moral étant donné que son pays a toujours joué un rôle en Afrique centrale et au Congo. Donc j’espère que la démarche du président Lourenço pourra également contribuer à une solution de négociation, » confie le journaliste à la Deutsche Welle.

Et la Russie ?

Pour le professeur Augustin Muhesi, qui enseigne les sciences politiques à l’Université de Goma (Unigom), les tensions entre la RDC et le Rwanda sont révélatrices du malaise qui a toujours existé entre les deux pays.

Ce dernier les fait remonter à 1994, l’année où les réfugiés rwandais sont arrivés sur le sol congolais, fuyant le génocide commis au Rwanda.

Les tensions actuelles illustrent bien qu’en dépit des rapprochements diplomatiques entre Félix Tshisekedi et Paul Kagamé, il subsiste des questions qui divisent les deux pays.

Quant à savoir quel rôle pourrait jouer la Russie dans ce type de conflit, l’enseignant reste prudent. « Effectivement, sur le plan militaire, cela pourrait faire bouger les choses. Mais le revers de la médaille, c’est que si la Russie devait intervenir, il serait à craindre que l’Afrique centrale serve de champ d’affrontement entre puissances parce qu’avec les minerais que la RDC possède, des minerais sollicités dans la fabrication d’armes nucléaires, cela pourrait susciter l’attention d’autres puissances, notamment les anglo-saxons, qui pourraient se dire que c’est un danger qui couve à partir de la RDC. Et on pourrait arriver à cet affrontement entre puissances, ce qui ne serait pas de nature à pacifier rapidement la région,  » estime le professeur Muhesi.

A quand le retour au calme ?

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a plaidé ce mercredi (1er juin) pour une solution diplomatique aux tensions entre la République démocratique du Congo, dont il accueillait le ministre des Affaires étrangères à Washington, et le Rwanda.

Relire: RDC-Rwanda : une paix durable est-elle possible ?

Enfin, rappelons que la RDC et le Rwanda s’accusent mutuellement de soutien ou de protection à des groupes rebelles adverses. (dw.com)

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