La police ghanéenne a arrêté mardi 29 personnes après avoir dispersé à coups de gaz lacrymogène une manifestation contre la vie chère émaillée de violences à Accra.
Depuis le matin, des centaines de manifestants défilaient dans les rues de la capitale brandissant des pancartes aux inscriptions : « Monsieur le Président, où avons-nous fait fausse route ? » et « Le coût élevé de la vie va nous tuer ».
En milieu d’après-midi, une centaine de manifestants ont tenté de dévier l’itinéraire officiel de la manifestation. Ils ont été stoppés par un barrage de dizaines de policiers, sur lesquels ils ont lancé des projectiles. La police a répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
« Quelle honte, nous étions là pour vous protéger et assurer votre sécurité, mais vous nous lancez des pierres », a écrit la police sur Twitter, précisant que 12 policiers ont été blessés. Elle a par la suite confirmé l’arrestation de 29 manifestants et indiqué que « les organisateurs de la manifestation allaient être arrêtés et présentés devant une Cour de justice pour attaques et dégradation de biens publics ».
Depuis plusieurs mois, de nombreux Ghanéens manifestent contre la hausse croissante des prix alimentaires et des carburants, mettant sous pression le président Nana Akufo-Addo.
Sous l’effet de la pandémie de coronavirus et de l’invasion russe en Ukraine, l’inflation a atteint plus de 27% ce mois, soit son niveau le plus haut depuis près de deux décennies dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
« Nous souffrons », avait expliqué à l’AFP Baba Musah, un réparateur de téléphones portables, qui s’était joint à la manifestation. « Nous ne pouvons pas nous payer trois repas par jour. Les prix des transports et de la nourriture sont trop élevés », s’était-il lamenté.
De nombreuses figures de l’opposition étaient présentes lors de cette manifestation organisée par le groupe de pression Arise Ghana. (euronews)