C’est le Programme des Nations unies pour le développement, le PNUD qui le dit : la flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie dans le monde a fait plonger dans la pauvreté, depuis mars et en seulement trois mois, 71 millions de personnes.
Cette accélération de la pauvreté « est considérablement plus rapide que le choc de la pandémie de Covid-19 », selon le PNUD qui impute en partie cette situation à la guerre en Ukraine.
Le rapport du PNUD s’est penché sur 159 pays. Les Etats en situation la plus critique sont dans les Balkans, dans la région de la mer Caspienne et en Afrique subsaharienne, en particulier au Sahel.
« Des flambées de prix sans précédent signifient que pour de nombreuses personnes à travers le monde, la nourriture qu’elles pouvaient se permettre hier n’est plus accessible aujourd’hui », déplore dans le communiqué le patron du Pnud, Achim Steiner.
« Cette crise du coût de la vie fait basculer des millions de personnes dans la pauvreté » au risque d’une « famine à une vitesse époustouflante ». En parallèle, « la menace d’une augmentation des troubles sociaux grandit de jour en jour », estime-t-il.
Plusieurs pays africains touchés
Parmi les pays faisant face aux conséquences les plus dramatiques de la hausse des prix, figurent notamment le Ghana, la Tanzanie, le Kenya, le Rwanda, le Mali, le Nigeria, la Sierra Leone, ou encore le Burkina Faso.
Sur la situation dans ce dernier pays, on écoute Hervé Kouraogo, économiste pour le PNUD au Burkina Faso. Cliquez sur l’image ci-dessus.
En Avril dernier, un rapport publié par Oxfam estimait à plus de 250 millions, le nombre de personnes qui allait basculer cette année dans l’extrême pauvreté. Au total, ce seront 860 millions de personnes qui vivront avec moins d’1,9 dollar par jour d’ici la fin 2022.
Mais, selon Oxfam, l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est pas le seul facteur. La pandémie du Covid reste la principale cause de l’extrême pauvreté et partout, dans le monde occidental ou ailleurs, les inégalités ont augmenté, poussées par les denrées alimentaires toujours plus chères.
Oxfam soulignait également que les Etats les plus endettés “pourraient être contraints de réduire leurs dépenses publiques pour faire face à la hausse des coûts d’importation de carburant et de l’alimentation ». (dw.com)