Un an et demi après la remise de son rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, l’historien français Benjamin Stora a été reçu par Abdelmadjid Tebboune, à la veille du soixantième anniversaire de l’indépendance algérienne qui a eu lieu le 5 juillet 1962. Le président algérien propose un « travail de mémoire » commun entre la France et l’Algérie sur toute la période de la colonisation française, a indiqué Benjamin Stora à nos confrères de l’Agence France Presse.
« C’est la première fois qu’il y avait une discussion au fond », côté algérien, sur ces questions mémorielles, depuis la publication du rapport, en janvier 2021, indique Benjamin Stora, quelques jours après avoir été reçu par Abdelmadjid Tebboune, pendant plus d’une heure.
Selon l’historien français, cité par l’AFP, le président algérien lui a expliqué « l’importance majeure d’un travail de mémoire sur toute la période de la colonisation », un avis qu’affirme partager Benjamin Stora pour qui « on ne peut pas rester prisonnier d’une seule date, 1962. Il faut élargir le champ de réflexion. »
Il rappelle que la guerre de conquête qui a duré près d’un demi-siècle, entre 1830 et 1871, a été très meurtrière et marquée par la mise en place d’une colonie de peuplement.
L’historien français note un « changement de ton » entre Paris et Alger et note « une volonté de poursuivre un dialogue. »
Si les deux pays ont traversé une crise diplomatique, en fin d’année dernière, l’heure semble au réchauffement progressif des relations.
Dans la lettre d’Emmanuel Macron remise à son homologue Abdelmadjid Tebboune, le chef de l’État français évoque une « prochaine » visite en Algérie. (rfi.fr)