Les dirigeants kosovar et serbe « ne sont pas parvenus à un accord », jeudi, à Bruxelles, pour apaiser les tensions ravivées à la frontière entre les deux pays fin juillet. « Les discussions se poursuivront dans les prochains jours », selon le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
Pas d’avancée sur le dialogue Serbie-Kosovo. Les dirigeants kosovar et serbe « ne sont pas parvenus à un accord », jeudi 18 août, à Bruxelles, sous l’égide de l’UE afin d’apaiser les tensions entre les deux pays, mais « les discussions reprendront dans les prochains jours », a annoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
« Il y a encore du temps d’ici le 1er septembre », date prévue d’entrée en vigueur de nouvelles règles administratives et frontalières imposées par Pristina et dénoncées par Belgrade, a-t-il ajouté, à l’issue de la rencontre convoquée après un nouvel épisode de violences dans le nord du Kosovo fin juillet. Il n’a pas précisé le format des discussions à venir.
Le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, et le président serbe, Aleksandar Vucic, réunis dans le cadre du « Dialogue Belgrade-Pristina » piloté depuis 2011 par la Commission européenne, ont « accepté que le processus devait continuer (…). Je ne baisse pas les bras », a souligné M. Borrell, rendant compte des discussions devant la presse.
La stabilité était menacée
« Nous nous sommes battus pour la paix et la stabilité, pour des solutions de compromis. Le président Vucic s’adressera (vendredi) à la nation » à son retour à Belgrade, avant une rencontre dimanche avec les représentants des Serbes du Kosovo, a indiqué, jeudi, à télévision serbe, le chef du bureau de la Serbie pour le Kosovo, Petar Petkovic.
L’Otan avait averti mercredi, après une rencontre avec les deux dirigeants, que sa force de maintien de la paix au Kosovo (Kfor) était « prête à intervenir si la stabilité était menacée ».
Alors que se poursuit l’offensive russe en Ukraine, « la communauté internationale ne veut pas assister à un regain de tensions. Les deux parties seront entièrement responsables en cas d’escalade sur le terrain », a prévenu Josep Borrell.
Avant la rencontre, il avait jugé qu' »il était temps de progresser vers une normalisation complète des relations » entre les deux pays, condition-clé de leur adhésion à l’UE.
Indépendance
Invoquant un principe de « réciprocité », Pristina prévoit d’imposer des permis de séjour temporaires aux personnes entrant au Kosovo avec une carte d’identité serbe, et exige des Serbes du Kosovo qu’ils remplacent les plaques d’immatriculation serbes de leurs véhicules par des plaques du Kosovo.
Ces nouvelles mesures ont entraîné un nouvel épisode de violences fin juillet dans le nord du Kosovo, où la minorité serbe les juge vexatoires. Sous pression des États-Unis, Pristina avait reporté leur mise en œuvre à septembre.
Belgrade n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée par le Kosovo en 2008, une décennie après une guerre sanglante qui a fait 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais. Depuis, la région est le théâtre de frictions épisodiques. Les quelque 120 000 Serbes du Kosovo, dont un tiers vivent au nord du territoire, ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina, restant fidèles à Belgrade.
Serbie et Kosovo aspirent à entrer dans l’UE : Belgrade a depuis 2012 le statut de candidat officiel tandis que le Kosovo est « candidat potentiel ». Cinq pays de l’UE refusent de reconnaître l’indépendance de l’ex-province serbe. (France 24/afp)