Quelque 700 imams et prêcheurs musulmans du Burkina Faso ont dénoncé lundi « l’intolérance religieuse et ethnique » après des appels au meurtre contre les Peuls de ce pays en proie à la violence djihadiste.
« Nous, Burkinabé, jouons un rôle autodestructeur pernicieux (…) en propageant des messages incitant à l’intolérance religieuse et ethnique qui peuvent être sources d’affrontements extrêmement violents », indique une déclaration de Moussa Kouanda, président de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), publiée à l’issue d’un séminaire ayant rassemblé à Ouagadougou plus de 700 imams et prêcheurs.
La déclaration ajoute que cela « se traduit par des discours haineux et violents, particulièrement dans les médias et (sur) les réseaux dits sociaux ». « Dans ces conditions, comment pouvons-nous être unis face à l’adversité ? Comment pouvons-nous générer les synergies nécessaires à la construction nationale ? », s’interroge la FAIB en exhortant les populations à « se surpasser pour donner une chance de survie à la nation » qui « vit les jours parmi les plus sombres de son histoire ».
Appels à la haine
La FAIB a instruit les imams et prêcheurs à travailler pour « promouvoir la réconciliation nationale et la restauration de la cohésion sociale » et « stimuler une mobilisation générale pour le seul combat qui vaille aujourd’hui : une lutte multiforme et sans relâche pour restaurer l’intégralité de notre territoire, pour le retour de la sécurité et de la paix ».
Lutte anti-djihadiste
Le Burkina Faso, où la communauté musulmane est majoritaire, est confronté à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières attribuées à des groupes djihadistes armés liés à Al Qaïda et à l’Etat islamique.
D’abord concentrées dans le nord du pays avant de toucher d’autres régions, ces attaques ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés dans ce pays où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-djihadiste leur priorité. (euronews)