Un rebelle tchadien emprisonné depuis plusieurs mois en Egypte a été gracié par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avant d’être libéré, a affirmé mercredi à l’AFP son frère et le gouvernement tchadien.
Tom Erdimi, frère jumeau de Timan Erdimi, chef du groupe armé tchadien de l’Union des forces de la résistance (UFR), a été libéré mardi après plusieurs mois d’emprisonnement en Egypte, et devrait rentrer au Tchad « en fin de semaine », selon son frère contacté par l’AFP.
Les frères Erdimi, neveux de l’ancien président tchadien Idriss Déby Itno, mort en se rendant au front contre des rebelles en 2021, étaient dans les années 1990 deux personnages clés du régime d’Idriss Déby qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans. Tom Erdimi fut son directeur de cabinet en 1991, puis en charge de certaines activités pétrolières..
Timan et Tom Erdimi étaient entrés en rébellion contre le président Idriss Déby en 2005, conduisant plusieurs offensives visant à renverser le pouvoir en 2008 et en 2019, une opération qui leur vaudra une condamnation à mort par contumace alors qu’ils étaient en exil à l’étranger.
La libération de Tom Erdimi était l’une des conditions pour que l’UFR intègre le Dialogue national inclusif qui se tient actuellement à N’Djamena entre les représentants de la société tchadienne : une promesse de l’actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, propulsé au pouvoir en avril 2021 à la mort de son père Idriss Déby.
« Il est libéré et entouré de ses enfants », a confirmé à l’AFP le porte-parole du gouvernement du Tchad, Abderaman Koulamallah, assurant que Mahamat Idriss Déby « a favorisé sa libération » mais rappelant qu’il s’agit « d’une affaire égyptienne ».
Dans un geste d’apaisement en novembre 2021, la junte militaire au pouvoir avait accordé une « amnistie générale » aux rebelles, affirmant vouloir « faire table rase des vestiges hérités des périodes sombres de notre pays« .
Mahamat Déby s’était donné pour objectif de rendre le pouvoir au peuple au terme d’une transition de 18 mois, renouvelable une fois, et d’un dialogue de réconciliation national censé ouvrir la voie à des « élections libres et démocratiques ». (euronews.fr)