Dans plusieurs villes du Burkina Faso, des manifestants s’opposent au départ du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch contre le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba.Au Burkina Faso, les assises nationales prévues pour les 14 et 15 octobre risquent de se tenir sous haute tension. A la veille de ces concertations auxquelles le chef de l’Etat burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré a convié les forces vives de la nation, des manifestations spontanées ont été notées dans plusieurs villes, a constaté APAnews. À Ouagadougou et à Kaya, les voies sont bloquées alors qu’à Bobo Dioulasso, à 355 kilomètres à l’est de Ouagadougou, le marché a été fermé, a-t-on appris de sources locales.
Les manifestants exigent le maintien du capitaine Traoré au pouvoir. « Nous allons maintenir la pression. Si à la fin des assises, le capitaine Traoré n’est pas confirmé, nous allons durcir le ton », a menacé un manifestant à Bobo-Dioulasso. Vendredi 30 septembre, le capitaine Traoré a destitué le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un coup d’État le 24 janvier dernier contre Roch March Christian Kaboré. Le jeune officier subalterne et ses camarades du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) reprochent au lieutenant-colonel Damiba ses choix hasardeux dans la lutte contre les groupes jihadistes. Le nouvel homme fort du pays, installé dans ses fonctions de chef d’Etat par un acte fondamental, a dans la foulée rencontré les secrétaires généraux des ministères, chargés d’expédier les affaires courantes et les a exhortés à accélérer le rythme des tâches qui leur sont dévolues.
Il a aussi appelé à des concertations nationales pour l’élaboration d’une charte de transition qui permettra au pays des hommes intègres d’aller vers la transmission du pouvoir à un civil. Mais pour certains burkinabé, le capitaine Traoré reste l’homme de la situation, surtout qu’il semble être favorable à un rapprochement avec la Russie pour sortir du gouffre sécuritaire dans lequel ce pays sahelien est plongé depuis une dizaine d’années. (Journal du Gabon)