Il n’y aura pas d’officiels ivoiriens et ghanéens ce mercredi 26 octobre à Bruxelles pour l’ouverture de la rencontre des partenaires de la fondation mondiale du cacao. Accra et Abidjan protestent contre le fait que les multinationales du secteur refusent toujours d’augmenter une prime versée aux producteurs de cacao. Les ONG, qui plaident pour une amélioration du revenu des agriculteurs, applaudissent cette fermeté des autorités des deux pays.
C’est un coup de tonnerre de plus dans un ciel déjà orageux. Le boycott de la réunion de Bruxelles par les autorités ivoiriennes et ghanéennes traduit le malaise persistant entre les deux géants du cacao et les multinationales du secteur qui refusent d’intégrer une prime permettant d’augmenter le prix d’achat aux planteurs.
Cette politique de la chaise vide est applaudie par les ONG comme la Plateforme ivoirienne pour le cacao durable, qui défend une augmentation du prix de la fève, surtout en cette période de forte inflation. Bakary Traoré, directeur exécutif de l’ONG IDEF (Initiatives pour le développement communautaire et la conservation de la forêt), membre de la plateforme, s’exprime :
« Quand vous regardez la production du chocolat, vous avez du lait, du cacao, du lait et du sucre. Le prix du sucre a augmenté, le prix du lait a augmenté, mais le prix du cacao ne fait que baisser. Et pourquoi ? Parce que le sucre et le lait sont produits dans les pays du Nord et qu’il faut aider les agriculteurs du Nord. Mais ceux du Sud, donc de la Côte d’Ivoire et du Ghana, on s’en fout, ce n’est pas notre problème. Non ! Il faut que cela puisse changer. Non seulement c’est injuste, mais en plus c’est à la limite de l’immoralité. »
Les Africains espèrent aussi rallier l’opinion publique européenne. À cet égard, les dirigeants ivoiriens et ghanéens menacent de plus appliquer les programmes de cacao durable mis en œuvre par les industriels du Nord. Programmes que certaines ONG qualifient de greenwashing et d’hypocrisie. (rif.fr)