La Corée du Nord a procédé, dimanche 18 décembre, au lancement de deux missiles balistiques, quelques jours après l’annonce par Pyongyang d’un test réussi de moteur à combustible solide. L’objectif est le développement d’un nouveau système d’armement.
L’état-major interarmées sud-coréen a déclaré avoir détecté des missiles balistiques tirés depuis la zone de Tongchang-ri dans la province de Pyongan du Nord (nord-ouest) en direction de la mer de l’Est, aussi appelée mer du Japon. Séoul a « fermement » condamné le tir de ce dimanche, le qualifiant de « grave provocation » et de « violation claire » des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. « Notre armée maintiendra un état de préparation (complet) fondé sur la capacité à mener une réponse écrasante à toute provocation de la Corée du Nord », a-t-elle ajouté.
Ce lancement intervient alors que Pyongyang a annoncé vendredi avoir testé un « moteur à combustible solide de forte poussée », que son média d’État KCNA a qualifié de test important « pour le développement d’un système d’armement stratégique d’un nouveau type ». Malgré les lourdes sanctions internationales pesant sur ses programmes d’armements, Pyongyang a bâti un arsenal de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Tous ses ICBM sont cependant à carburant liquide. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un considère comme une priorité stratégique le développement de moteurs à combustible solide en vue de fabriquer des missiles plus avancés.
Kim Jong-un a affirmé en 2022 qu’il souhaitait que la Corée du Nord détienne la force nucléaire la plus puissante du monde, et a déclaré « irréversible » le statut d’État nucléaire de son pays. Parmi ses objectifs dévoilés en 2021 figure le développement d’ICBM à combustible solide qui pourraient être lancés depuis la terre ferme ou depuis des sous-marins. Le test de moteur annoncé vendredi a constitué une étape vers la réalisation de cet objectif, mais les experts ignorent à quel stade de développement se trouve la Corée du Nord au sujet de tels missiles.
Un septième essai nucléaire en préparation ?
Les orientations politiques du pays isolé pour 2023 seront exposées courant décembre lors d’une réunion clé du parti. KCNA a rapporté que, selon Kim Jong-un, l’année 2023 serait une « année historique ». Pendant plusieurs années, le dirigeant avait tenu un discours le 1er janvier avant de rompre cette tradition au profit d’annonces lors de cette réunion plénière de fin d’année.
Dans son discours le plus récent, publié pour le dernier jour de l’An, il s’était concentré sur les affaires intérieures. Les experts affirment que si Kim Jong-un s’est abstenu de s’adresser directement aux États-Unis la dernière fois, il pourrait cette fois-ci changer de ton. Pyongyang a conduit une série record d’essais d’armements cette année, notamment de son ICBM le plus avancé.
Les États-Unis et la Corée du Sud avertissent depuis des mois que la Corée du Nord pourrait être en train de préparer ce qui serait son septième essai nucléaire de son histoire et le premier en cinq ans. La Corée du Nord est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies au sujet de son programme nucléaire et de ses missiles depuis 2006.