La France a annoncé dimanche la fin de la restriction de l’octroi des visas aux ressortissants algériens, après une décision similaire pour les Tunisiens, fin août, et pour les Marocains, vendredi dernier.
Lors d’un déplacement à Alger, Gérald Darmanin, a-t-il mis un point final à la crise des visas débutée l’automne 2021 ? Dans une déclaration postée sur Twitter, dimanche 18 décembre, le ministre français de l’Intérieur a annoncé un retour « à une relation consulaire normale » avec l’Algérie, effective depuis « lundi » dernier (12 décembre) à l’issue d’un entretien avec son homologue, Abdelmadjid Tebboune.
À l’automne 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, Maroc et Tunisie, afin d’inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale.
Faire pression sur les pays du Maghreb
Le taux de refus avait atteint 30% pour la Tunisie, et 50% pour le Maroc et l’Algérie. Par cette mesure de réduction des visas, Paris entendait faire pression sur les pays du Maghreb pour qu’ils acceptent d’accueillir leurs ressortissants expulsés de France.
La Tunisie a été le premier pays avec lequel Paris a rétabli sa relation consulaire au niveau d’avant Covid. Au ministère de l’Intérieur français, on avait expliqué alors que la Tunisie était le premier des trois pays à avoir levé les tests sanitaires demandés pour pouvoir entrer sur son territoire.
« Partenariat d’exception » avec le Maroc
Dès le départ, il était prévu que le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants des trois pays du Maghreb pouvait être revu en fonction des « efforts » accomplis par les pays visés par les restrictions.
Vendredi, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna a fait le déplacement à Rabat pour annoncer la normalisation de la relation consulaire avec le Maroc. Et comme pour l’Algérie, avec une application depuis « lundi dernier ».
Mme Colonna était venue pour préparer la visite d’État du président français Emmanuel Macron prévue « au premier trimestre 2023 ». Elle a fait valoir que la France souhaitait « être dans une relation de partenariat exemplaire avec le Maroc, un partenariat d’exception, fraternel et moderne ».
Elle a insisté en outre sur la nécessité de s’adapter aux « attentes légitimes » du Maroc qui évolue et entend jouer un rôle majeur en Méditerranée et en Afrique.
« Relation extrêmement forte » avec Alger
Pour sa part, Gérald Darmanin a fait valoir que son entretien avec son homologue algérien était « important », car « cela permet à la France de continuer de montrer sa grande volonté de coopération à la suite des échanges qui ont eu lieu entre le président [Abdelmadjid] Tebboune et [son homologue Emmanuel] Macron ».
Il a cité « la coopération en terme de sécurité, la sécurité civile » et plus globalement « les échanges entre les deux pays », et a vanté une « relation extrêmement forte » entre Paris et Alger.
Les deux capitales avaient retrouvé le chemin d’un réchauffement de leurs relations à l’occasion d’un déplacement du président Macron en août dernier. Les deux chefs d’État avaient alors signé en grande pompe une déclaration commune sur une relance de leur coopération.
En octobre, c’est la Première ministre française Elisabeth Borne, accompagnée d’une quinzaine de ministres, qui s’était rendue à Alger pour sceller la réconciliation entre les deux pays. (Jeune Afrique)