A l’Union sacrée, on se décrit comme une plateforme de soutien à la démocratie et donc, on dit ne pas être dérangé par la candidature de Moïse Katumbi, à condition qu’il réponde aux critères prescrits par la loi électorale et par la Constitution en vigueur en République Démocratique du Congo.
Pas dérangé et pas inquiet non plus, Thierry Monsenepo, cadre de l’Union, rappelle en effet que le président Félix Tshisekedi a un bilan. « Il a tenu ses promesses et veut continuer à les tenir pour un second mandat. La population n’aura donc qu’à choisir entre lui et Moïse Katumbi », dit-il. Thierry Monsenepo n’hésite pas à discréditer ce dernier en surfant sur des prétendues origines qu’il estime douteuses :
« Vous vous souviendrez qu’à un moment Katumbi s’est présenté devant un parterre des citoyens juifs pour dire que dans ce pays, la RDC, on ne veut pas de moi puisque je suis votre enfant. Il s’avère aujourd’hui, selon certaines informations, qu’il serait de père italien d’origine juive et de mère zambienne. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’attaches en ce qui concerne la nationalité sur le plan de ce qui est décrit par la Constitution pour prétendre être candidat à la présidence de la République. »
Divergences entre Katumbi et Tshisekedi
Après s’être d’abord opposé au régime Tshisekedi en évoluant dans la coalition de l’opposition Lamuka, Moïse Katumbi a fini par accepter l’invitation du président congolais au sein de l’Union sacrée.
Mais depuis, les divergences entre les deux hommes se sont multipliées en particulier lors de la désignation par le chef de l’État des membres de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Une équipe avec laquelle Moïse Katumbi était en total désaccord.
Son départ de l’Union sacrée était donc prévisible, estime Anselme Kyungu, enseignant à l’université libre de Kolwezi, dans la province du Lualaba.
« Il n’a jamais cessé de penser qu’un jour il pouvait être président de ce pays. Donc ce n’est pas étonnant. Moïse n’a jamais été allié de Tshisekedi. C’était juste les intérêts. Parmi ses membres il y a beaucoup qui ont fait du bruit qu’ils ne peuvent pas faire la politique sans conquérir le pouvoir. Donc si nombreux sont dans l’Union sacrée et au gouvernement c’est juste pour leurs intérêts personnels. Vous savez combien de fois il y a eu cette tentative de séparation », indique-t-il.
En parallèle, les préparatifs pour l’année électorale à venir se poursuivent. Car outre la présidentielle, les Congolais sont attendus aux urnes le 20 décembre 2023 pour des législatives nationales et provinciales et des élections communales. L’enrôlement des électeurs débutera d’ailleurs samedi prochain, le 24 décembre. (dw)