Le contexte actuel est des plus tendus entre l’Algérie et le Maroc. Mais pour autant, est-ce qu’un éventuel conflit armé est envisageable ? Non ! selon nombre de spécialistes et les raisons sont multiples.
Si l’on se reporte au site américain spécialisé dans les questions de la défense, Global Fire Power (GFP), qui a publié le classement des puissances militaires dans le monde pour l’année 2023, on peut juste oser une timide comparaison entre deux des armées des plus puissantes du continent africain — le Maroc et l’Algérie en l’occurrence — voire même de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). En effet, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, ils sont des écarts qui ne prêtent à aucune interprétation sur le terrain.
Selon ce classement, l’Algérie dépasse le Maroc de sa 26ème place par rapport au rang du Royaume à la 61ème position. Pour autant, l’Algérie n’est pas le premier pays d’Afrique du Nord. C’est à l’Egypte que revient cet honneur avec un 14ème rang. Sur les 145 pays, le site américain classe le Maroc à la 61ème place mondiale et à la 6ème continentale, derrière respectivement l’Egypte (0,2224), l’Algérie (0,3911), l’Afrique du Sud (0,4885), le Nigéria (0,5587), l’Ethiopie (0,7979) et l’Angola (0,8732). Il se positionne à la 7ème place MENA derrière l’Egypte, Israël (0,2757), l’Arabie saoudite (0,3626), l’Algérie, Irak (0,7365) et les Emirats arabes unis (0,8732).
Le classement finalisé utilise plus de 60 facteurs individuels pour déterminer le score PowerIndex (« PwrIndx ») d’une nation donnée avec des catégories allant de la quantité d’unités militaires et de la situation financière aux capacités logistiques et à la géographie en passant par la qualité de l’armement. Celui du Maroc est de 1,0524 (0,0000 étant la note optimale). Le classement mondial tient compte de la perspective d’un Etat, parmi les 145 sur lesquels Global Firepower (GFP) a conduit ses recherches et analyses, à mener une guerre sur terre, sur mer ou dans les airs par des moyens conventionnels. L’équipement, les ressources naturelles, la main-d’œuvre, les finances et la géographie, étant bien entendu représentés.
Aussi, le podium est occupé par les États-Unis, première puissance mondiale (0,0712), la Russie (0,0714) et la Chine (0,0722). L’Inde (0,1025) est 4e, suivie du Royaume-Uni à la 5e place (0,1435) et de la Corée du Sud (0,1505) à la 6ème place. Le Pakistan est 7ème (0,1694) et le Japon (0,1711)se retrouve à la 8ème place. La France, pour sa part, fait toujours partie du top 10 des puissances militaires. Elle arrive à la 9ème place (0,1848), suivie de l’Italie, qui ferme ce top 10 (0,1973).
Les Forces Armées Royales (FAR), pour ce qui de la dotation de son armée de terre, est en possession de 1761 chars et 31972 véhicules blindés, 453 unités d’artillerie automotrice, 211 unités d’artillerie tractée, et 48 projecteurs de fusées mobiles. Les Forces Royales Air (FRA) ont une flotte 250 avions militaires avec 83 avions de chasse, 2 aéronefs ravitailleurs, et 64 hélicoptères. Pour ce qui est des ressources humaines, les FAR comptent 375 000 hommes et femmes militaires, 200 000 sont en service actif tandis que 150 000 sont de réserve et que 25 000 personnes sont dans les Forces paramilitaires. Selon Global Firepower, la population marocaine totale prête au service militaire est de 40 %.
Cela dit, le Maroc est en pleine période de lifting et de modernisation de son armée et infrastructures et on peut le voir à travers les divers investissements, radars, drones, missiles, patrouilleurs, avions de chasse, restauration de chars T2… De plus, le Maroc s’est lancé récemment dans la fabrication d’armes et des munitions et le développement de divers types d’industries militaires, notamment la maintenance d’avions militaires, fabrication des drones capables de mener des opérations de surveillance, de collecte de renseignements et d’offensive. Le Maroc a alloué dans sa Loi de Finances 2023 plus de 62 milliards de dirhams à la défense (39,5 milliards au budget de fonctionnement, et 5,2 milliards de DH ont coût des équipements). (Hespress)