A l’occasion du festival annuel du vaudou, les descendants d’esclaves viennent sur la terre de leurs ancêtres leur rendre hommage et découvrir la religion.
Chaque année, le 10 janvier, la ville côtière béninoise de Ouidah vibre aux rythme de la fête du vaudou ou vodoun, comme on l’appelle localement. Des danses, chants et autres célébrations sont organisées, toutes dédiées aux divinités du vaudou, cette religion issue de l’ancien royaume du Dahomey, qui désigne aujourd’hui le sud du Bénin.
Le festival est aussi l’occasion pour de nombreux afro-descendants de venir rendre hommages à leurs ancêtres déportés de force pendant la traite des esclaves.
« Personne ne viendra d’ailleurs pour faire les sacrifices familiaux à notre place, explique Hounnongan Viyèyè Noumazé Gbétoton, dignitaire du culte vaudou, C’est pourquoi nous apprécions le retour des enfants de nos aïeux déportés. On dit que c’est au bout de la vieille corde qu’on tisse la nouvelle et nous remercions ces frères et sœurs d’être retournés sur la terre de leurs ancêtres pour nous permettre de préserver nos traditions ». Cet habitant de Ouidah apprécie la venue de ces enfants issus de la diaspora africaine et les accueille dans son couvent pour les initier aux cultes traditionnels.
Certains de ces afro-descendants n’ont plus de famille sur le continent, comme Chastyl qui tenait tout de même à venir sur les traces de ses ancêtres. « C’est ma première fois au Bénin, je suis venue pour le festival, c’est incroyable. J’ai vu tant de divinités et beaucoup de danse. », témoigne la touriste américaine.
Américains, Antillais, Brésiliens tous viennent découvrir la religion et la terre de leurs ancêtres réduits en esclavage et expédiés loin des plages d’Afrique de l’Ouest. Comme la Brésilienne Ana Beatriz Akpedje Almeida, fière d’avoir fait le déplacement et de ce qu’elle y a trouvé, « Je peux dire que la plupart des gens de la diaspora peuvent se connecter avec leur cœur à ce genre de pratique. Je crois que le vaudou est une perspective sur l’humanité qui peut l’aider à trouver le sens des droits de l’homme « .
Une quête de reconnexion qui rime pour certains avec un long travail de réconciliation et la restauration de leur identité .
La religion vaudou est principalement pratiquée au Togo, Bénin et au Nigéria, elle compterait plus de 55 millions d’adeptes dans le monde. (euronews)