vendredi, novembre 22, 2024
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ETALON D’OR DE YENNENGA A CHEBBI YOUSSEF : Le message du Ciel aux Tunisiens

Rideaux sur la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’événement a été un franc succès. Le comité d’organisation a mis les petits plats dans les grands pour que l’événement se déroule sous couac. Ce qui n’était pas gagné d’avance, au regard du contexte sécuritaire délétère que vit le Burkina où des groupes armées, depuis quelques années, sèment la mort et la désolation sur leur passage. En tout cas, tous ceux qui avaient boudé la 28e édition du FESPACO pour des motifs liés à l’insécurité, ont désormais la preuve que le Burkina reste un pays fréquentable. C’est le lieu de rendre un hommage appuyé aux Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont veillé au grain pour que la fête soit belle. Car, il faut le dire, l’image du Burkina aurait pris un sérieux coup, si, entre-temps, des terroristes étaient parvenus à déjouer le dispositif sécuritaire mis en place, pour perpétrer une attaque là où on les attendait le moins. Heureusement que ce défi a été relevé avec brio, si bien que tous les festivaliers sont repartis sains et saufs.

A la haine, l’Afrique subsaharienne a opposé le Bien en consacrant un Tunisien

Heureusement aussi que la politique ne s’est pas invitée à la danse si bien que le saint graal, c’est-à-dire l’Etalon d’or de Yennenga, a été remporté par le Tunisien Chabbi Youssef. En effet, tout en félicitant le lauréat pour sa récompense méritée, l’on ne peut s’empêcher, actualité oblige, de revenir sur les propos haineux et racistes du président Kaïs Saïed qui considère les migrants subsahariens sans papiers, comme des « bandes criminelles » tentant de faire de la Tunisie, un pays africain. En fait, tout se passe comme si, après avoir observé ce qui se passe en Tunisie où est engagée depuis quelque temps, une véritable chasse à la peau noire, le Ciel avait décidé d’envoyer un message fort au président Kaïs Saïed. Car, à la haine, l’Afrique subsaharienne dont l’un des pays organise le FESPACO, a opposé le Bien en consacrant un Tunisien quoiqu’il le mérite. Cela doit donner à réfléchir à Robocop qui tente de faire de la Tunisie, un foyer de haine raciale et de xénophobie alors même que le pays était jadis présenté comme une terre d’hospitalité où se comptent de nombreuses nationalités. La preuve est que depuis sa sortie pour le moins malheureuse et irresponsable, nombreux sont les migrants subsahariens qui ont été contraints d’entrer dans la clandestinité pendant que d’autres se font agresser, violer ou embastiller. Résultat : plusieurs pays, à l’instar de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Mali, ont commencé à rapatrier leurs compatriotes au moment où d’autres annoncent des ponts aériens au profit de leurs ressortissants. Cela dit, on ose espérer que Kaïs Saïed saura décrypter le message du Ciel pour comprendre que la haine n’a pas sa place dans ce monde globalisé où l’on prône de plus en plus l’intégration des peuples.

Goïta aurait pu rehausser l’éclat de la cérémonie par sa présence

C’est du moins ce qu’ont compris certains Tunisiens qui refusent de l’accompagner dans ses dérives au point qu’ils n’hésitent pas à manifester publiquement leur solidarité aux migrants subsahariens. Heureusement aussi que les pays de l’Afrique subsaharienne n’ont pas voulu tomber aussi bas que Robocop en appliquant la mesure de réciprocité en s’attaquant à des Tunisiens sur leur sol. Au demeurant, il faut rappeler au passage que la présidente du jury de la 28e édition du FESPACO, était une Tunisienne dont il faut, au passage, saluer le professionnalisme et le sens élevé de la responsabilité. Cela dit, et pour revenir à l’organisation du FESPACO dont les lampions se sont éteints, on ne peut s’empêcher de relever la fausse note liée à l’absence du président de la transition du Mali, Assimi Goïta qui, pourtant, était annoncé à Ouagadougou le 4 mars dernier. C’est une absence remarquée et remarquable d’autant que la présence du président du pays invité d’honneur à la clôture du FESPACO, était devenue une tradition. Pourquoi le locataire du palais de Koulouba dont les déplacements sont aussi rares que les larmes d’un chien, n’a-t-il pas fait le déplacement de Ouagadougou ? Est-ce pour des raisons de sûreté ? En tout cas, en l’absence d’une raison officielle, les uns et les autres se perdent en conjonctures même si tous reconnaissent que Goïta aurait pu rehausser l’éclat de la cérémonie par sa présence. Goïta aux côtés de son homologue Traoré, l’affiche aurait été des plus relevées et aurait été forte en symbole. (Le Pays)

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