vendredi, mars 29, 2024
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Au Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko dénonce une tentative d’assassinat

Hospitalisé 5 jours après avoir respiré du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l’ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar, l’adversaire le plus en vue de Macky Sall, Ousmane Sonko, accuse le président sénégalais d’avoir tenté de l’empoisonner. Le chef d’État sénégalais continue d’entretenir le flou sur son éventuelle candidature à un troisième mandant. 

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a de nouveau dénoncé une tentative d’assassinat à son encontre, a appris l’AFP, lundi 20 mars, de sources locale, administrative et auprès de son parti. Ce même jour, une personne est morte en Casamance, dans le sud du Sénégal, lors de heurts entre les forces de l’ordre et des partisans de l’adversaire de Macky Sall.

Ousmane Sonko se trouve depuis le 16 mars dans une clinique privée de Dakar où il reçoit des soins, après avoir affirmé s’être senti mal à cause du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l’ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar où s’est tenu son procès en diffamation contre un ministre, ont affirmé à l’AFP deux responsables de son parti El Hadji Malick Ndiaye et Ousseynou Ly.

« Nous avons expédié en France le produit qui a été vaporisé sur moi pour trouver ce que c’est », a déclaré l’opposant sur son lit d’hôpital. « C’est une tentative d’assassinat », a-t-il affirmé. Il a indiqué qu’il quitterait la clinique mardi pour poursuivre sa convalescence chez lui.

Le ministre Niang poursuit M. Sonko pour diffamation, injures et faux. Il lui reproche d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé dans le rapport d’une institution de contrôle pour sa gestion d’un fonds pour l’emploi des jeunes dans l’agriculture.

L’enjeu dépasse largement la réputation du ministre. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. L’opposant risque donc d’être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024. (Franvce24)

« Depuis que les FDS [Forces de défense et de sécurité] m’ont déposé chez moi [à Dakar], je suis sujet à de terribles vertiges, je souffre de douleurs au bas ventre et j’éprouve des difficultés respiratoires », avait écrit l’opposant jeudi soir sur sa page Facebook. Le président sénégalais « Macky Sall se livre ouvertement à une énième tentative d’assassinat sur ma personne », avait-il ajouté, des accusations reprises par son parti qui parle « d’empoisonnement ». Les autorités n’ont pas réagi.

Pas d’obstacle constitutionnel à un troisième mandat, dit Macky Sall

Macky Sall a maintenu ouverte, lundi, la question de sa candidature à un troisième mandat en 2024, dans un entretien au magazine français L’Express.

Le président sénégalais a fait valoir que seuls des facteurs politiques et non pas constitutionnels l’empêcheraient de se présenter, quoi qu’en disent ses adversaires. L’opposition, elle, affirme que la Constitution interdit à Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, de briguer à nouveau la tête de l’État en 2024. 

La Constitution, après la révision de 2016, prévoit en effet que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans, et non plus sept, et que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Cependant, Macky Sall fait valoir dans l’entretien accordé au magazine français que, quand le Conseil constitutionnel avait été consulté avant la révision, ce dernier avait estimé que son premier mandat était « hors de portée » de la réforme.

« Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps », déclare-t-il. « Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets », ajoute-t-il. « Je n’ai pas encore apporté ma réponse. J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise », dit-il.

Ousmane Sonko risque une radiation des listes électorales

L’incertitude entretenue par le chef d’État se conjugue à celle sur le sort politique de son adversaire le plus en vue, Ousmane Sonko, pour alimenter les tensions.

Depuis le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko poursuivi en diffamation par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, des heurts ont opposé des groupes de jeunes aux forces de sécurité dans plusieurs villes du pays. L’audience a été renvoyée au 30 mars.

Dans la ville de Bignona, un fief d’Ousmane Sonko à une trentaine de kilomètres de Ziguinchor, principale ville de Casamance, « un gosse a été abattu » lundi par les forces de l’ordre, a déclaré à l’AFP Yankhoba Diémé, le président du conseil départemental éponyme, une institution locale. Des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre quand « des jeunes de façon spontanée sont sortis manifester dans la rue » contre le pouvoir, a dit M. Diémé, membre du parti de M. Sonko. L’information a été confirmée à l’AFP par un responsable administratif.

Les forces de l’ordre ont depuis le 16 mars arrêté plus de 400 personnes dans tout le pays lors des manifestations contre le pouvoir, a assuré lundi à l’AFP M. Ndiaye, responsable de la communication du parti de M. Sonko. Contactées par l’AFP, la police et la gendarmerie n’ont pas réagi.

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