En visite d’État en Chine depuis mercredi, Emmanuel Macron a rencontré Xi Jinping ce jeudi 6 avril. Le président de la République française a déclaré à Pékin qu’il comptait sur son homologue chinois pour « ramener la Russie à la raison » vis-à-vis de l’Ukraine, un peu plus d’un an après le début de l’invasion lancée par Moscou.
Comme prévu, après un premier entretien jeudi avec le Premier ministre chinois Li Qiang, Emmanuel Macron a rencontré Xi Jinping, réélu il y a moins d’un mois pour un troisième mandat de président de la République populaire de Chine. Et comme avec Li Qiang, le chef d’État français a évoqué la guerre en Ukraine avec le président chinois.
La Chine étant toujours un partenaire de choix de la Russie et officiellement neutre à propos de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron espère que cette relation et que la position de Xi Jinping – qui s’est affiché aux côtés du président russe Vladimir Poutine lors d’une visite en mars – sont susceptibles de conduire à une accalmie dans la guerre en Ukraine, presque quatorze mois après le début de l’invasion russe.
« Je sais pouvoir compter sur vous pour ramener la Russie à la raison et tout le monde à la table des négociations », a affirmé le président français lors de cette rencontre bilatérale à Pékin. Chacun a appelé à des pourparlers de paix.
« Une reprise des discussions au plus vite pour bâtir une paix durable » est nécessaire, selon les mots d’Emmanuel Macron. Xi Jinping, lui, a plaidé pour « une reprise des discussions de paix le plus tôt possible ». Selon l’Élysée, le président chinois s’est dit par ailleurs prêt à appeler son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, même s’il a précisé qu’il le ferait au moment qu’il aura lui-même choisi. Un geste d’ouverture qui reste à confirmer.
La Russie décline toute médiation chinoise
Les deux dirigeants ont rejeté en bloc tout recours à l’arme nucléaire, menace déjà brandie à plusieurs reprises par le Kremlin. « Les armes nucléaires ne peuvent pas être utilisées », a déclaré Xi Jinping, qui a aussi condamné toute « attaque contre des civils » et tout « usage d’armes biologiques et chimiques ». Pour Emmanuel Macron, il faut « évidemment que le nucléaire soit exclu totalement de ce conflit ».
La présidence française a qualifié de « franc et constructif » cet entretien avec Xi Jinping, qui a duré une heure et trente minutes.
Toutefois, la Russie a fait savoir, parallèlement à ce tête-à-tête Chine-France, qu’elle exclut toute médiation de Pékin dans le dossier ukrainien. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a été interrogé par la presse sur cette éventualité et a déclaré :
« Bien sûr que la Chine dispose d’un potentiel formidable et efficace, s’agissant de ses services de médiation. Mais la situation avec l’Ukraine est complexe, il n’y a pas de perspective de règlement politique. Et, pour le moment, nous n’avons pas d’autre solution que de continuer l’opération militaire spéciale. » (rfi.fr/Afp)