jeudi, novembre 14, 2024
AccueilAFRIQUEBurkina Faso : fini les nominations en fonction des affinités politiques

Burkina Faso : fini les nominations en fonction des affinités politiques

Une réforme pour la promotion de la méritocratie a été ainsi récemment votée à l’assemblée législative de transition. Mais l’impact de cette réforme concernant un traitement objectif des candidatures et une dépolitisation de l’administration semble encore incertain.

« Non » au laxisme et au favoritisme

Les autorités militaires affirment qu’elles veulent mettre un terme aux nominations dans l’administration en fonction des affinités politiques.

La nouvelle réforme sur la neutralité politique interdit en effet aux fonctionnaires de l’Etat d’installer des cellules de représentation des partis politiques ou des affiches à caractère idéologique.

Elle proscrit donc l’utilisation des biens et moyens de l’administration pour servir des intérêts politiques et partisans.

Selon Mohammed Savadogo, directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, l’administration publique est gangrenée par le laxisme et le favoritisme. Les nominations seraient donc basées sur l’appartenance politique et non les compétences.

« Le mérite est attesté par les compétences et les aptitudes, les expériences et les attitudes des agents. Le titre 3 de la loi porte sur la méritocratie et indique que les recrutements, nominations et promotion des agents publics obéissent à des critères liés à la leurs compétences, leurs aptitudes professionnelles, à la probité et à l’intégrité et se fonde sur la base du principe d’égalité, d’équité, du mérite et de la non-discrimination » explique-t-il.

Yaya Karambiri, député à l’Assemblée législative de la transition, a participé à la rédaction du texte.

Selon lui « cette loi aura des conséquences sur la pratique de l’administration parce que les critères politiques ne vont plus prévaloir pour l’occupation de certains postes administratifs ».

Des doutes sur l’impact de la loi

L’analyste politique Idrissa Ouédraogo doute toutefois de l’impact réel de la réforme sur la dépolitisation de l’administration publique.

« Je doute qu’on puisse régler des questions d’ordre moral avec des décrets. Quelle est la part de subjectivité ou d’accointance dans une décision qui choisit entre deux compétences ? C’est une bonne intention mais il va être difficile que cette loi règle pour de bon la différence qu’on a dans le choix. Où s’arrête le politique et où commence-t-il ? Ce sont des notions tellement subtiles qui sont enfouies dans les intentions. Ce qu’on peut retenir, c’est l’intention de faire mieux. Est ce qu’elle va réussir ? Souhaitons qu’elle réussisse » explique-t-il à la DW.

Notons que cette réforme ne vise pas à empêcher les travailleurs de l’Etat à appartenir à un parti politique. Elle empêche seulement les attitudes partisanes au sein de l’administration publique.

Par ailleurs, les autorités militaires de la transition ont décrété la mobilisation générale qui concerne aussi les fonctionnaires qui devront se tenir prêt à être, si nécessaire, enrôlés dans l’armée pour lutter contre les groupes djihadistes. (dw.com)

ARTICLES LIÉS
- Advertisment -

Les plus populaire

Commentaires récents