Arrêté le 2 avril 2025, à son domicile, le syndicaliste enseignant Assi Gislain était face aux juges des flagrants délits du Tribunal d’Abidjan-Plateau, le mardi 8 avril 2025.Selon ses avocats, deux chefs d’accusation ont été retenus contre lui, notamment la coalition d’agents publics et l’entrave au fonctionnement du service public. Il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et écope de 24 mois de prison ferme.Non content du jugement rendu, Me Léon Paul Boto, porte-parole du conseil d’avocats engagés gratuitement pour la cause syndicale, a fait une déclaration à la sortie d’audience.
À l’écouter, le jugement rendu n’a pas véritablement de fondement. « Dans les explications données pour rendre cette décision, la juridiction a soutenu qu’elle n’a pas vu les textes qui permettent aux leaders syndicaux de pouvoir rencontrer leurs syndiqués aux heures de travail. Mais pour nous, il s’agit d’une évidence et nous ne sommes pas étonnés à la vérité. Nous l’avons dit pendant notre plaidoirie. Nous avons rappelé à l’entame de nos plaidoiries les circonstances dans lesquelles M. Assi a été enlevé à son domicile en présence de sa concubine et de son enfant. Le parquet n’a pas été en mesure de nous donner le fondement textuel qui a permis une telle opération qui apparemment était dirigée par le parquet. Ce qui était plus grave, c’est que le parquet est allé même jusqu’à dire qu’il ignorait, que c’était le domicile de M. Assi Gislain.
Alors que le parquet s’est rendu à 1 heure du matin et les agents ont cassé les portes et l’ont interpellé. C’est grave ce qui vient d’être dit pour la liberté des personnes en Côte d’Ivoire. Raison pour laquelle nous allons interjeter appel afin qu’une autre cour puisse examiner ce dossier dans des positions de plus grande sérénité. Il n’y a pas de vide juridique, le droit syndical est fondé en Côte d’Ivoire. La Constitution et son exercice ne se font pas en dehors des heures de travail. Cela se fait pendant les horaires de travail. Il est poursuivi pour coalition d’agents publics. Alors qu’il était seul. Il est reproché à M. Assis Gislain d’avoir simplement véhiculé le message d’une grève du 3 au 4 avril 2025. Mais en tant que chargé de communication du syndicat, il était en mission ».
Le juge a indiqué que le jugement de M. Assi n’a rien à avoir avec le droit de grève, mais qu’il a commis une faute en dehors du droit de grève par la diffusion de vidéos. « Nous leur avons demandé de nous apporter simplement la vidéo pour qu’on puisse en débattre. Aucune vidéo ne nous a été apportée. Nous avons demandé les preuves de l’obstruction qu’il aurait faite dans les écoles. Là également, nous n’avons pas reçu de preuves. Finalement, les juges nous disent qu’ils n’ont pas trouvé le texte qui permet à un syndicat de se promener aux heures de travail, et de rencontrer, ses syndiqués. La juridiction également a oublié de dire comment le droit syndical selon elle doit s’appliquer. Puisque cela ne s’applique pas également en dehors des heures de travail. Nous sommes tristes face à cette décision. Cependant, après avoir échangé avec notre client, nous allons immédiatement interjeter appel de cette décision ».
Condamnation du syndicaliste Assi Gislain : Son conseil se prononce