La mort d’Yvonne Knibiehler, pionnière de l’histoire des femmes

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L’historienne, coautrice d’une « Histoire des mères du Moyen Age à nos jours », est décédée le 25 février, à 102 ans. Pionnière de l’histoire des femmes en France, et particulièrement des mères, donc tenue pour une « féministe iconoclaste », formule qu’elle assuma crânement, Yvonne Knibiehler est morte, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 25 février, à l’âge de 102 ans. Si elle est issue de deux lignées prolifiques, Yvonne Azaïs est d’emblée tenue par ses parents, tous deux juste titulaires du certificat d’études, comme vouée à être l’égale des hommes. Née le 5 octobre 1922, elle connaît une jeunesse heureuse, entourée, élevée dans le respect de la religion et de la sociabilité festive de ses rites.

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Mais si elle s’avère une excellente élève, elle n’a pas le sentiment de s’émanciper par là d’une oppression masculine possible : « Je ne puis admettre l’idée que mes deux grands-mères ont été des femmes opprimées. J’ai grandi parmi des ribambelles d’oncles, de tantes et de cousins. C’était pour moi une joie. Mes parents n’ont eu que deux enfants. J’ai donc eu les deux modèles : le modèle de mes grands-parents, fécond, et le modèle, malthusien, de mes parents. »

Reçue à l’agrégation d’histoire (1945), elle enseigne au lycée de jeunes filles de Nîmes de 1945 à 1949. Mais, repérée par le doyen Augustin Fliche (1884-1951), initiateur d’une monumentale Histoire de l’Eglise depuis les origines jusqu’à nos jours, qui l’incite à consacrer sa thèse à Bernard de Clairvaux, elle obtient une bourse pour la

La mort d’Yvonne Knibiehler, pionnière de l’histoire des femmes