Quatre jours après le coup d’Etat de l’armée birmane contre le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, une première manifestation d’importance s’est déroulée ce vendredi matin à Rangoun, l’ancienne capitale. Plusieurs dizaines d’enseignants et d’étudiants de l’Université Dagon se sont mobilisés. Ils ont fait le salut à trois doigts, un geste de résistance emprunté aux mouvements pro-démocratie d’Hongkong et de Thaïlande, et scandé un vieux chant popularisé lors du soulèvement de 1988 violemment réprimé par l’armée.
« Tant qu’ils (les généraux) garderont le pouvoir, nous ne viendrons pas travailler. Si tout le monde fait ça leur système ne tiendra pas », a déclaré à l’AFP Win Win Maw, professeur du département d’histoire. Des étudiants ont été arrêtés et sont arrivés dans les locaux de la justice ce vendredi à 15h30 (10 heures, heure française). Au moins trente personnes ont été interpellées.
Des fonctionnaires de plusieurs ministères ont également cessé temporairement le travail dans la capitale, Naypyidaw, arborant un ruban rouge, couleur de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi.
Jeudi soir, pour la troisième soirée consécutive, des habitants de Rangoun klaxonnaient et tapaient sur des casseroles pour « chasser les démons », les militaires. (jci)