La vice-présidente va diriger le pays suite au décès John Magufuli, comme le prévoit la Constitution.
La mort du président John Magufuli, cinq mois à peine après son élection, change la donne en Tanzanie. Selon la Constitution, c’est sa vice-présidente qui le remplace. Samia Suluhu Hassan devrait diriger le pays pendant les cinq prochaines années. C’est la première femme à occuper ce poste dans ce pays d’Afriq
Ascension vers le sommet
Lentement mais sûrement, ce pourrait être la devise de Samia Suluhu, 61 ans, première femme vice-présidente de Tanzanie. Diplômée d’un master en économie, elle est au sommet de l’Etat depuis 2015, aux côtés de John Magufuli.
C’est à Zanzibar, son archipel natal, que Samia Suluhu fait ses premières armes en politique dans les années 2000. Elle est élue députée et nommée plusieurs fois ministre (Femmes, Jeunesse, Tourisme, Commerce) dans ce territoire semi-autonome à majorité musulmane. Sa compétence lui permet de gravir les échelons et d’accéder à un poste ministériel sur le plan national avant d’être nommée colistière sur un ticket présidentiel. Elle aime rappeler à qui veut l’entendre qu’elle est avant tout une femme déterminée.
« J’ai peut-être l’air polie et je ne crie pas quand je parle, mais la chose la plus importante, c’est que tout le monde comprenne ce que je dis et que les choses soient faites comme je le dis »Samia Saluhu Hassan, vice-présidente de Tanzanie », lors d’une déclaration en 2020
De l’ombre à la lumière
En tant que vice-présidente, pourtant un rôle de l’ombre, Samia Suluhu Hassan a été souvent sous le feu des projecteurs. Formée à Londres et aux Etats-Unis, c’est elle qui représentait fréquemment John Magufuli à l’étranger. Un homme cassant et autoritaire avec qui elle a eu quelques divergences. Dans un discours public, elle avait évoqué une certaine incompréhension de l’action du chef de l’Etat avant de saluer diplomatiquement « son ambition dans le développement du pays ».
Désormais, c’est elle qui sera aux manettes. Un autre visage pour la Tanzanie, mais pas forcément une rupture de style politique. La présidente gouvernera « avec une base beaucoup plus faible, qui sera contrôlée par le clan Magufuli et les renseignements« , affirme à l’AFP Thabit Jacob, chercheur à l’Université de Roskilde, au Danemark. (francetvinfo.fr)