BANGLADESH. Au moins 400 disparus après l’incendie d’un camp de réfugiés rohingyas

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Au Bangladesh, 400 réfugiés rohingyas sont portés disparus après le gigantesque incendie d’un camp de réfugiés dans le sud-est du pays. Il s’est déclaré lundi et a duré dix heures, faisant au passage au moins 15 morts et 600 blessés, selon un bilan provisoire de l’ONU et les autorités locales. 45 000 personnes vont être déplacées. 

Près d’un million de Rohingyas, minorité musulmane de Birmanie, vivent au Bangladesh dans des conditions misérables dans des abris faits de bambous et de bâches, dans les camps du district de Cox’s Bazar, après avoir fui les persécutions militaires dans leur pays en 2017.

L’incendie de ce lundi qui a fait rage pendant près de dix heures a détruit près de 10 000 abris, selon Mohsin Chowdhury, secrétaire à la gestion des catastrophes et des secours, précisant qu’un comité allait enquêter sur le sinistre.  Au moins 15 personnes sont mortes, 400 disparues et des dizaines de milliers doivent être déplacées.

Les réfugiés seront « déplacés vers d’autres abris dans le camp », a indiqué Johannes van der Klaauw, responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Bangladesh, précisant que l’organisation disposait d’« un camp de transit » et qu’il n’était « pas question de les déplacer en dehors de la zone du camp ».

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« Une trop grande coïncidence »

Il s’agit du troisième incendie à se déclarer dans les camps rohingyas en quatre jours, a déclaré à l’AFP un responsable des pompiers, Sikder. L’origine du sinistre demeure inconnue pour l’heure, selon lui. Vendredi déjà, deux incendies avaient détruit des dizaines d’abris. La nature des incendies suscite de profondes inquiétudes.

Pour l’organisation Refugees International, « cette tragédie est un terrible rappel de la position vulnérable des réfugiés rohingyas pris entre des conditions de plus en plus précaires au Bangladesh et la réalité d’une patrie désormais dirigée par les militaires responsables du génocide qui les a forcés à fuir ».

Selon l’Unicef, des enfants figurent parmi les blessés. Il y a beaucoup d’enfants séparés de leurs familles. Deux grands incendies s’étaient déjà déclarés dans des camps de réfugiés en janvier, laissant des milliers de Rohingyas sans abri et quatre écoles érigées par l’Unicef détruites.

Pour Saad Hammadi, responsable de la région Asie du Sud pour Amnesty International, « la fréquence des incendies dans les camps est une trop grande coïncidence, d’autant que les résultats des enquêtes précédentes sur ces incidents ne sont pas connus et qu’ils se répètent ». (Rfi/afp)