Alexeï Navalny, principal opposant au président russe Vladimir Poutine, a entamé la semaine dernière une grève de la faim.
L’opposant russe Alexeï Navalny, qui a entamé la semaine dernière une grève de la faim pour se plaindre de mauvais traitements en prison, a affirmé ce lundi 5 avril avoir de la fièvre et une forte toux, mais poursuivre malgré tout sa grève.
Principal opposant à Vladimir Poutine, le militant anticorruption de 44 ans a annoncé le 31 mars qu’il arrêtait de s’alimenter pour protester contre ses conditions de détention, accusant l’administration pénitentiaire de lui refuser l’accès à un médecin et à des médicaments et de le « torturer » par privation de sommeil.
Une colonie pénitentiaire à l’est de Moscou
Détenu dans la colonie pénitentiaire de Pokrov, 100 km à l’est de Moscou et réputée comme l’une des plus dures de Russie, il se plaint de fortes douleurs dans le dos et d’une perte de sensibilité aux jambes.
« Je cite les données officielles de la prise de température aujourd’hui : une forte toux, 38,1 °C de température », a écrit Alexeï Navalny sur son compte Instagram.
Mais « je continue la grève de la faim, bien évidemment », a-t-il ajouté.
Selon Alexeï Navalny, un détenu de son baraquement a été hospitalisé lundi pour tuberculose, troisième cas de ce genre en quelques semaines sur 15 prisonniers.
« Voilà notre « colonie parfaite, exemplaire ». Chaque prisonnier prie Dieu de ne pas se retrouver ici car à l’intérieur, c’est de l’insalubrité, de la tuberculose et un manque de médicaments », écrit Alexeï Navalny.
« Je suis étonné qu’il n’y ait pas le virus Ebola ici », ironise-t-il ensuite.
Plusieurs médias russes pro-Kremlin, parmi lesquelles la chaîne de télévision publique russe RT, ont répliqué vendredi aux récentes accusations d’Alexeï Navalny se plaignant de mauvais traitements en prison, en présentant son camp comme une colonie pénitentiaire « exemplaire ».
« Il n’y a pas un seul mot de vérité », a rétorqué lundi Alexeï Navalny.
Alexeï Navalny, qui a survécu l’an passé à un empoisonnement, a été condamné en février à deux ans et demi de prison pour fraude dans une affaire remontant à 2014, qu’il dénonce comme politiquement motivée. (Ouest France)
