dimanche, novembre 24, 2024
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TANZANIE. La nouvelle présidente amorce une changement de cap dans la gestion du Covid-19

Mardi 6 avril, la nouvelle présidente du pays, Samia Suluhu Hassan, a estimé qu’il n’était « pas bon » d’ignorer l’importance de la pandémie. Elle s’est exprimée lors de la cérémonie d’investiture des membres de son nouveau gouvernement, à Dar es Salam.

Samia Suluhu Hassan a pris les rênes du pays en mars, suite au décès brutal de John Magufuli. Jusque-là, l’ancien précédent n’avait eu de cesse de minimiser l’impact de la crise du covid 19. Samia Suluhu Hassan a donc rompu mardi 6 avril avec la ligne de son prédécesseur.

La présidente a annoncé qu’elle allait créer un comité d’experts pour conseiller le gouvernement, chargé de faire la synthèse des connaissances mondiales sur le virus et de faire des recommandations.

« J’ai l’intention de former une commission d’experts pour se pencher sérieusement sur la question du Covid-19. Ils examineront les remèdes proposés et conseilleront le gouvernement en conséquence. Ce n’est pas un sujet sur lequel nous pouvons rester silencieux. Nous ne pouvons accepter ou nier quoi que ce soit sans mener des recherches appropriées. Nous attendons des experts qu’ils nous expliquent la gravité de la situation et les solutions que le monde nous offre. Ça, nos experts nous le diront. »

Samia Suluhu Hassan est devenue la première présidente de la Tanzanie courant mars à la suite du décès soudain du président John Magufuli à l’âge de 61 ans. Président depuis 2015, Magufuli est officiellement mort le 18 mars de problèmes cardiaques, selon les autorités tanzaniennes. Mais son principal opposant affirme que le dirigeant, qui n’a cessé de minimiser l’impact du coronavirus et refusé de prendre des mesures pour endiguer la pandémie, est mort du Covid-19.

Réouverture de médias interdits

Par ailleurs, la présidente, 61 ans, a ordonné la réouverture de médias interdits par son prédécesseur, dont l’administration a été régulièrement montrée du doigt pour limiter les libertés fondamentales. Refusant l’idée que le gouvernement de Tanzanie puisse être critiqué pour « supprimer la liberté de la presse », la présidente a ajouté : « Nos textes de loi devraient être clairs sur les délits et leur punition. Nous ne devrions pas recourir à la force pour fermer des médias ».

La présidente n’a pas mentionné de média en particulier, mais la mesure pourrait concerner le journal Daima, interdit de publication en 2020 ou encore les chaînes de télévision Wasafi TV et Kwanza TV. La Tanzanie, longtemps perçue comme un havre de stabilité dans une région troublée, a vu son image écornée au fur et à mesure que le président Magufuli a développé un style de gouvernance autoritaire et solitaire. (Rfi)

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