Une des principales factions rebelles de Birmanie, très virulente contre la junte depuis le coup d’Etat, s’est emparée mardi d’une base de l’armée qui a riposté par des frappes aériennes. Les tensions entre les militaires et certains des nombreux groupes ethniques présents sur le territoire birman se sont intensifiées depuis le putsch du 1er février qui a renversé Aung San Suu Kyi.
Mardi à l’aube, « nos troupes ont pris une base militaire » dans l’Etat Karen (sud-est) près de la frontière thaïlandaise, a dit à l’AFP Padoh Saw Taw Nee, l’un des responsables de l’Union nationale Karen (KNU). Il n’a pas précisé s’il y avait eu des victimes. Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a confirmé à l’AFP l’attaque, avertissant que « des actions allaient être entreprises ». Peu après, l’armée a procédé à des frappes aériennes, d’après le gouverneur de la province thaïlandaise frontalière de Mae Hong Son, Sithichai Jindaluang.
Une femme apatride qui vit non loin de là a été touchée à la jambe dans les affrontements, a-t-il ajouté, précisant que la Thaïlande ne prenait pas part au conflit mais était prête à fournir une aide humanitaire. « Beaucoup de personnes ont fui », a déclaré Hkara, une habitante du village thaïlandais de Mae Sam Laep.
La KNU, forte de plusieurs milliers d’hommes, se montre particulièrement remontée contre la junte depuis le putsch. Elle assure abriter sur le territoire qu’elle contrôle au moins 2.000 opposants au coup d’Etat qui ont fui la répression. (Le Point)